vendredi 16 décembre 2016

Le Père Noël et les généalogistes.





Vite fait, mal fait, une petite liste de Noël pour ceux qui ont la chance d'avoir une épousée ou une mère ou une grand-mère fada de généalogie et qui, par conséquent, vont se retrouver avec un chapon farci aux archives le soir du 24 ;)

  • Une loupe : mais attention, une grosse loupe, belle ET ancienne.
  • Un pied décentré pour appareil photo (bricolage maison possible, voir image)
  • Des vieux livres (voir Lulu Bouquine )
  • Des Cartes Postales anciennes
  • Des archives familiales (ou pas) à trier, mais surtout illisibles, jaunies, fragiles...
  • Des vieilles photos
  • Des objets improbables à identifier, attribuer...
  • Des crayons de papier
  • Un téléphone qui fait de bonnes photos
  • Un abonnement à une société commerciale généalogique pour les nuits où les ancêtres jouent à cache-cache. 
  • Un abonnement à la RFG pour retrouver tous les VIP de la généalogie et les branches montantes qui font des conf'' des cartes et tout et tout
  • Des vieux cahiers d'écolier vierges pour prendre des notes
  • Des mitaines pour rester sans bouger devant son ordi jusqu'à en oublier de remettre des buches dans la cheminée. 
  • De bonnes lunettes
  • Un châle en cachemire pour aller avec les mitaines
  • Des capsules de café
  • Un mug à déchiffrer pour les tête à tête de fouilleurs d'archives
  • Un repas généalogique au Coq Hardi d'Availles, avec la sorcière du village. 
  • Un deuxième écran d'ordinateur voir un troisième
  • Un abonnement au bistrot du coin pour les soirs où il n'y a rien dans le frigo.
  • Des boites archives
  • Des sous-chemises
  • Des gros classeurs
  • Une souris qui scanne (c'est pourri mais c'est marrant)
  • Des chocolats qui ne tachent pas les mains
  • Une vieille croûte qui ressemble à un ancêtre. 
  • Un animal de race plus ou moins pure pour faire son arbre généalogique ;)
  • Une création aux p'tits oignons pour mettre en forme tous ces brouillons éparpillés
  • Une oreille pour mettre en mots une vie ou vous aider à passer la barrière de la syntaxe et de la mise en chapitres.
  • Pour les plus fauchés, Gallica,  une liste de liens incontournables pour une vie de recherches en Poitou et ailleurs 
  • Une bouteille de l'Or d'Availles pour rester en bonne santé et remonter deux siècles d'artisanat local
  • La Box du Généalogiste ! 
Joyeuses Fêtes à tous ! 

lundi 13 juin 2016

K - Kaléidoscope et pause Kfé. #challengeAZ



Petite, je pouvais rester un temps fou à regarder par le p'tit trou du kaléidoscope. 
Il y a toujours eu un kaléidoscope à la maison, pour les enfants puis pour les petits-enfants. 
A l'ère de la tablette et de la 3D, la magie du kaléidoscope opère-t-elle toujours ? 
Oui, certes et c'est à la fois rassurant et savoureux de les voir lorgner, tenter de ne garder qu'un oeil ouvert. Réussir ou pas à tourner le bazar. 
Mais une chose est sure, ils y passent beaucoup moins de temps que moi à leur âge. 
Qui a déjà démonté son kaléidoscope ? 
Moi je n'ai jamais osé. Un des seuls sujets pour lesquels j'ai préféré le mystère à l'explication du mystère !

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C'est un billet le temps d'une pause café pendant la sieste des lutins, je ne suis pas certaine que ce soit mieux que rien. Mais bon, au moins c'est vite lu :)
A demain peut-être ! 

dimanche 12 juin 2016

J - Jouets et hors Jeu - #challengeAZ.


Nous y sommes ! Trois p'tits lutins imposent désormais ici, le rythme et les sujets du  #challengeAZ.
Ce sera donc J comme Jouets.
Des Duplo et les Boutons de Bérangère, instantané d'un dimanche.
Les p'tits lutins risquent fort de me mettre hors jeu du #challengeAZ pour les quinze jours qui suivent. En gros jusqu'à la fin.
Principe de réalité oblige, je ne m'attarde pas, car demain, ici, on risque commencer la partie de Duplo d'assez bonne heure :)


vendredi 10 juin 2016

I - ID19, N7 et renvoi d'ascenceur. #challengeAZ



L'objet de mémoire est aussi celui que l'on n'a jamais possédé.
L'ID19 était la version simplifiée de la DS.
La DS, noire, forcément noire était la voiture de De Gaulle.
Mon père savait qu'il n'aurait jamais de DS, il n'osait rêver que d'une ID19.
Mais pour l'ouvrier presseur qu'il était, le travailleur payé aux pièces, l'homme aux mains calleuses, même l'idée d'une version simplifiée restait une utopie.
Heureusement son p'tit frère d'adoption (Tonton Tonio, le fils de Pépé Paco) avait pris l'ascenceur social. Poussé dedans par Papa et sa soeur, qui avaient payé de belles études à cet enfant intelligent, à ce frère d'exil. Antonio était devenu médecin, interne des hôpitaux de Paris, cardiologue. Avec ses premiers remplacements, il s'était offert une ID19. Une belle bagnole.
Je crois qu'on était en 69.
Ce n'est pas très important.
Ce qui est important c'est le renvoi d'ascenceur.
Tonton Tonio a prêté sa voiture, un mois entier, à son frère de coeur, Modesto.
ça c'était quelque chose !
Un mois entier en ID19 pour que Modesto se fasse plaisir !
Allez hop tous en carrosse, on part en vacances !
Un carrosse qui décolle au démarrage, et toute la famille Pino qui s'épate de cette suspension hydraulique unique. On aurait calé rien que pour redémarrer.
N'attachez pas vos ceintures, il n'y a pas de ceinture !
Direction Nationale 7 !
N7, Il faut la prendre qu'on aille à Rome à Sète, nous c'était pour aller à Fréjus !
Rendez-vous à Fréjus avec le Z.


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Finalement, en 69, Modesto était un peu fada de design automobile, comme le sera son petit-fils Félix né 20 ans plus tard. 

jeudi 9 juin 2016

H - Havane, naître, grandir, fumer. #challengeAZ



En 2003, assise à Genouillé, une sorcière singulière remonta quatre à quatre la branche des Godard, histoire d’épater son beau-père, fumeur de Havane de 80 printemps. Cigare aux lèvres, celui-ci se mit à parler. L’écouter, c’était grimper de branche en branche, dans l’arbre du temps, au plus loin de la mémoire orale familiale. Et quelle mémoire!  Deux guerres, des épidémies, les derniers loups du Sud Vienne, des cœurs simples, mais fiers, des bonheurs de vie humble, autour d’un feu, des mots à la veillée… Rien de mieux qu’un homme d’ici pour piquer de passion généalogique une bru venue d’ailleurs.
Source : Archives départementales de la Vienne

Les Godard de Genouillé, au plus loin des archives paroissiales, étaient journaliers à la Combe. Journaliers… De père en fils, sur plusieurs siècles. Une généalogie humble et belle de gens de peu, qui se marièrent au village, ou à une portée de charrette, revenant inexorablement au berceau de la Combe, au village des potiers.  Pas une petite cuiller en argent à mettre sous la dent du beau-père, pas un blason, pas une particule ! Chez les Godard de Genouillé on vécut pauvre et en sabots. Dans un tel arbre, le premier qui signe apporte à l’apprenti paléographe, une sacrée émotion. Il fallut attendre 1860, et le mariage de Jacques avec  Marie Pautrot, pour lire Godard en bas d’un acte !  La première main qui sut écrire fut celle de François, frère cadet du marié. « François Godard hongreur » et fier de l’être,  tel est son paraphe au bas des actes de sa fratrie. Joseph,  fils de Jacques, signe. Joseph-Pierre né en 1889, cultivateur, sait lire et écrire. Mobilisé le 1er Aout 1914, prisonnier la terrible journée du 22 Aout, c’est en Allemagne, qu’il apprendra la naissance de Louis, son premier fils né en novembre. Libéré en 1919, il termine la route à pied, se perd dans cette campagne qu’il ne reconnait plus et arrive à Genouillé épuisé.  La famille s’installe alors à St-Macoux où nait René, notre fumeur de Havane.
2014 Collection familiale.

Naitre, grandir et saisir sa chance. Enfant de la république doué, à l’intelligence vive, voyez René, grimper quatre à quatre les barreaux de l’échelle sociale ! Notre fumeur de Havanes, quitte le sud Vienne, devient clerc de notaire à Chauvigny chez Me Toulat, puis notaire à Paris.  Naitre, grandir, devenir un homme et garder tout au long de sa vie l’amour de la langue française et le respect pour les plus humbles dont on est issu. Devenir père et porter haut ses enfants. Devenir  grand-père, arrière-grand-père et se laisser porter par la diversité d’une ribambelle joyeuse et aimante.  
Naitre, grandir et finir patriarche. Présider la table des cousinades et conserver intacte la mémoire des anciens,  l’émotion des chagrins, garder au cœur les disparus, s’émouvoir des naissances, porter un regard attentif sur chacun et accompagner les plus fragiles.
De journalier en notaire, de Genouillé à Monthoiron, le 6 mars 2015, en perdant une de ses plus belles branches, l’arbre de la Godardière a gagné une racine d’une singulière force.



René Henri GODARD (1923/2015)

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Je suis la gardienne des actes notariés familiaux anciens. Un an plus tard, j'ouvre une chemise cartonnée et l'odeur du Havane m'entoure, j'inspire, je retiens mon souffle, je ferme les yeux. 
 Papi Cigare is back. 
Tabagisme passif consenti. 

mercredi 8 juin 2016

G - La Gamelle ou dégringoler de l'échelle sociale. #challengeAZ

Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des grand-parents républicains espagnols. Moi si. J'ai même eu deux grand-pères, autour d'une femme extraordinaire : José Pino, héros de guerre que je n'ai pas connu hélas, et Pépé Paco, le second mari de Mémé. Leur histoire est une histoire de dingue, comme toutes les histoires d'apatrides.
Mais revenons à la gamelle.
Après l'exil et le séjour dans le camp d'Argelès, les Républicains espagnols ont fait ce qu'ils ont pu. Ils ont dégringolé à toute allure l'échelle sociale, une vraie gamelle pour certains. On les a séparés, on a placé les enfants dans des familles françaises avec une option d'adoption. Comme ils insistaient, on les a laissé se retrouver. On les a placés métayers à la ferme, puis maçons. Ils ont remonté leurs manches, ils se sont entraidés, ils ont tenu leurs enfants, à bout de bras, pour les porter haut vers un avenir meilleur. Ils ont "bouffé le pain des français" comme on leur a dit, mais ils ont réussi en une génération, un intégration aux p'tits oignons. Comme quoi l'utopie mène à tout, il suffit d'en sortir. Avec ce pain là et la laïque, ils ont fait des médécins, des acteurs, des députés, des ministres, des écrivains, des amoureux de poésie, des chanteurs, des fadas de villages, des archivistes et même un maire de Paris.
Mais revenons à la gamelle.
Après avoir été métayer dans le Loir et Cher, Pépé Paco est devenu maçon à Pontault-Combault. J'aimais bien le regarder partir au boulot le matin. Mémé lui cuisinait une grosse tortilla qu'il mangeait dans du pain en buvant un grand verre de rouge, qui tache, du Préfontaines. Pas de café, du rouge. Ensuite Mémé préparait sa gamelle en me parlant fragnol : du ragoût et des patatas. De temps en temps ça changeait, il avait des patatas et du ragoût. J'avais 4 ans, je ne sais pas ce que j'aurais donné pour avoir moi aussi une tortilla le matin, un verre de rouge, une gamelle, avec du ragout de mémé, une mobylette et un repas dévoré sur le pouce avec los amigos de chantier autour d'un fuego, des potes entonnant en se marrant, la chanson del campo d'Argelès.
Mais revenons à la gamelle.
J'ai grandi, je ne parle pas espagnol, c'était interdit de parler espagnol à la maison, ma grand-mère parlait fragnol et je répondais en français. Pero entiendo todo, je trouve même les fautes de grammaire de mes enfants apprentis. Un jour, j'ai super bien gagné ma vie, alors je me suis acheté une gamelle, celle de la photo, mais c'était trop tard, Mémé n'était plus là pour faire le ragout. No pasaran.


mardi 7 juin 2016

F- Un Fauteuil, une absence. #challengeAZ


Depuis un peu plus d'un an déjà, Alain tient ce fauteuil de son père René, qui le tenait de son père Joseph Pierre, qui le tenait allez savoir de qui.
René y restait des heures à lire à son bureau.
Y rester des heures assis à lire, ça n'a pas du arriver souvent à Joseph Pierre, l'agriculteur.
Y rester assise à penser, aux Godard de Genouillé, ça m'arrive de temps en temps.

lundi 6 juin 2016

E - Ecriture objets de mémoire - #challengeAZ


Plume, porte-plume, encre.
L'odeur de l'encre, quand la maitresse passait remplir les encriers.
Plume, porte-plume, encre,
Le bruit de lettres qui griffent le mauvais papier,
Plume, porte-plume, encre,
Le plaisir d'une page sans rature,
Plume, porte-plume, encre,
Le désespoir d'un paté malvenu.
Arabesques prometteuses,
La première lettre,
Le premier auto-portrait,
La première note à l'encre rouge,
La première dictée sans faute,
La première dissert' de  philo,
Le premier mot d'amour...
Vivre et l'écrire.







samedi 4 juin 2016

D - Dessins ou l'art d'être grand-père - #challengeAZ

Il y a des dons qui sautent une génération.
A part quelques chaussures pendant les cours de latin (mais pourquoi des chaussures, docteur ?) je ne sais pas dessiner.
ça chagrinait mon père. 
Je me suis rattrapée en lui faisant un p'tit fils assez génial. Je peux le dire, je suis sa mère ;)
Mine de rien, tout a commencé par une grande fresque, sur les murs de la cuisine, au feutre rouge. 
C'était notre quatrième enfant, notre premier garçon, notre première grande cuisine, notre premier taggeur.
On a fait les émerveillés, mais la fresque, on ne l'a pas gardée. 
Il lui a fallu un certain temps pour passer au format A4. 
J'aime regarder mon fils dessiner, c'est fascinant, depuis qu'il a trois ans c'est fascinant.
ça fait 24 ans que c'est fascinant. 
J'aimais regarder mon père peindre, c'était fascinant. 
ça fait 27 ans que c'est un souvenir. 
Mine de rien, passage de témoin.
Heureux comme Félix, l'enfant au crayon, petit-fils de Modesto, l'homme au pinceau.

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Modesto (Sosa 14), fils de José Pino Perona (Sosa28) et de Justa Garvia Vara (Sosa 29) est né à Barcelone en 1930. Il arrive à  pied avec ses parents et sa soeur, sur la plage d'Argelès en Février 39, c'est la Retirada. Les camps, la peur, la séparation marqueront sa vie entière. Modesto est mort en 2006, le 9 aout. 
Je ne suis pas très forte en dessin, ok, papa, mais je retrouve ta voix quand je veux. 
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"Victor, tu sais ce qu'il fait comme métier Tonton ?
- Oui, il est designer d'intérieur chez Porsche (ndlr : enfin maintenant chez Tesla)
- Victor, tu sais ce que c'est designer d'intérieur ?
- Oui je sais, il faut bien colorier à l'intérieur sans dépasser" ;-))))
J'ai un mur entier dans ma cuisine tapissé de dessins de mes petits-enfants. 


vendredi 3 juin 2016

C - Le petit Châle, la transmission et l'ancêtre. #challengeAZ


J'ai tété ma mère entourée de ce petit châle que sa mère avait tricoté pour moi.
Faire de sa fille une mère, ça tient parfois à une maille à l'endroit, une maille à l'envers.
Un tricot et peu de mots.
En 1983, je n'étais pas si loin du terme lorsque Louise, m'a confié le petit châle tricoté par Fortunée.
Le fil de la transmission.
Mathilde, Camille, Constance, Félix, Louise, Joséphine, tous ont tété entourés de ce petit tricot. Même quand l'Académie de Médecine est passée à la gigoteuse, le p'tit châle est resté à proximité du berceau.
Un peu troué, trop usé pour être transmis, il va bientôt fêter ses 60 ans !
Comme Fortunée, pour chacun de mes petits enfants, j'ai confectionné une petite couverture, j'en ai déjà tricoté cinq en moins de quatre ans (quel rythme n'est-ce-pas ?), toutes différentes.
Il m'arrive parfois, lorsque je garde à la Godardière ma descendance, de  blottir un petit dans le maillage de leur ancêtre Fortunée, leur arrière-arrière-grand-mère du Levant.

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Fortunée BEHAR dessinée par son gendre Modesto PINO.

Fortunée BEHAR (Sosa 31) est née à Constantinople en avril 1895. Demoiselle de compagnie en Turquie, elle arrive en France vers 1913. Devenue tapissière, elle restaure les vieux tapis persans. Mariée en 1920 avec Tchèle (Dit Théodore) CATALAN, elle mettra au monde huit enfants dont 7 vivront.  Atteinte d'une maladie cardiaque depuis de nombreuses années, Fortunée meurt chez elle, à l'âge de 60 ans en 1959. J'ai alors deux ans. Je crois me souvenir de cette grand-mère fatiguée dans son lit, mais je suis si jeune... Ce souvenir n'est peut-être qu'une construction faite d'amour et de mots : ceux de ma mère qui entourent toujours aujourd'hui cette lumineuse ancêtre.

jeudi 2 juin 2016

B - La Bague, l'âne et l'ancêtre #challengeAZ


La bague au doigt, Ginette d'Availles rêvait à René de Genouillé en préparant quelques carottes.
Gazelle, l’ânesse des p'tites soeurs du presbytère de Prinçay, un oeil sur le papier journal, attendait sans s'impatienter de recycler avec ardeur quelques épluchures.
Allez savoir comment, le bijou glissa du doigt de la belle, pimentant malencontreusement le repas de l'équidé. On s'affola dans la cuisine, on chercha en vain sous la maie puis on pensa à la petite ânesse et à ses facéties.
A têtue, têtue et demie, Ginette entoura Gazelle d'une d'attention toute particulière, le temps que le joyau suive tranquillement le trajet des boyaux...
Et Ginette retrouva son anneau et son si joli sourire !

Je suis l'heureuse gardienne de ce précieux objet de mémoire. L'histoire de la petite ânesse revient parfois lors des repas de famille, l'émotion se mêle alors au sourire.Ginette, grand-mère de mes enfants est partie trop tôt, si vite, trois ans avant ma rencontre avec son fils Alain.
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Art Déco ou les Dieux du Design.  
Le style Art Déco sait compenser la légèreté des carats par les talents d'orfèvre, en peu de courbes et quelques obliques, pleins et creux en parfaite harmonie. Un style à la fois simple et rare.
Cette même harmonie qui lia tout au long de sa vie Ginette à son René.

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Ginette est née à Prinçay, commune d'Availles. Elle est la fille de Georges Alfred SARRAZIN et de Renée ROY. Belle descendance pour Ginette : 4 enfants, 13 petits-enfants, 13 arrière petits-enfants. Et mémoire vive au coeur de chacun.

mercredi 1 juin 2016

A - Deux ancêtres pour une Allumette - #challengeAZ - Objets de Mémoire.


On s'était dit qu'on ne se marierait jamais.
On s'était dit qu'on ne tiendrait pas dix ans.
On s'était dit qu'on ferait quatre filles. 
On s'était dit qu'on se dirait tout.
On s'était dit, on s'était dit...
On s'est marié quand même.
On se dit que 34 ans, c'est passé vite.
On s'est mis au monde cinq filles et un garçon.
On s'est dit l'essentiel.
On se dit, on se dit...
Qu'il est temps de siroter nos meilleures bouteilles.

A comme Allumette. Regardez-le ce p'tit étui. Il manque une allumette, une seule. Une allumette pour une étincelle. Une étincelle pour un foyer. Un foyer pour prendre racine.

Deux ancêtres pour une allumette.
En généalogie, on commence son arbre en se regardant le nombril. On est alors le Sosa 1. Avec le temps et quelques cordons ombilicaux coupés, on se retrouve bien plus haut perché. Sosa 7, ça c'est une belle promo !

Gloria (Sosa 7) et Alain (Sosa 6) mariés le 18 septembre 1982 à la mairie de Targé et à l'église d'Availles.
    • Mathilde (Sosa 3) et Ludovic (Sosa 2)
      • Victor (Sosa 1)
      • Margaux (Sosa 1)
      • Gaspard (Sosa 1)
    • Camille (Sosa 3) et Pierre (Sosa 2)
      • Jade (Sosa 1)
      • Arsène (Sosa 1)
    • Constance (Tantine)
    • Félix (Tonton)
    • Louise (Tantine)
    • Joséphine (Tantine)

Les objets de mémoire ont de tendres gardiens. Louise, notre cinquième élément est la gardienne de cet objet. Merci à elle. 


mardi 31 mai 2016

#challengeAZ. Objets de mémoire.

Objets de mémoire, un thème intime pour ce #challengeAZ 2016
Un outil, un meuble, un livre, un bijou, un vêtement, autant d'objets sur lesquels on jette un oeil en passant, pour faire revenir le bruit de la fête, pour retrouver la voix d'un père, l'odeur d'une grand-mère...
Bric à brac de la mémoire. 
Raconter tant qu'il est temps, en très peu de mots. 
Le A est prêt. Je ne sais pas encore de quoi le B sera fait. 
A demain. 




mercredi 23 mars 2016

L'enfant, la passoire et l'ancêtre.


Quand la généalogie passe par les trous de la passoire...

C'est l'histoire d'un p'tit bonhomme de 4 ans qui aime faire la popotte. Depuis qu'il tient debout, il aime ça. Il tient ça de son papa qui tient sans doute ça d'un berger basque ou d'un marin charentais. A la Godardière, jamais ce p'tit bonhomme-là ne laisse sa grand-mère sorcière faire la tambouille en solo ! Il n'est pas encore bien haut le pitchoune, mais, hissé sur son tabouret, il aime choisir, laver, trier les légumes, les égoutter. Il aime touiller la pâte, ranger les pommes dans le fond de tarte et gouter le fondant du chocolat. Il aime sentir la ciboulette, reconnaître la sauge, trouver le thym, cueillir le romarin... Et de surcroît, comme tout marmiton qui se respecte, il est cuisinophile : il aime les ustensiles. Et, allez savoir pourquoi, parmi toutes celles qui sont accrochées, à chaque fois, il réclame la vieille passoire, celle qui a un manche en bois.

Dialogue autour d'une passoire qui égoutte quelques patates.
"Je mets les patates propres dans la passoire Mamie Sorcière ? La passoire qui a le manche en bois ?
- Oui c'est bien ça bonhomme. Combien de patates ?
- Quatre.
-  Bravo ! Sais-tu mon grand à qui appartenait cette passoire ?
- J'ai mis de l'eau par terre Mamie, c'est pas grave !
- Elle appartenait à ton arrière-arrière-grand-mère.
- Tu t'es trompée Mamie Sorcière t'as dit deux fois arrière !"
Il faut vous dire que cet enfant est un chanceux, il sait parfaitement qui est une arrière-grand-mère, pour la simple et bonne raison qu'il en a deux dans sa vie : Mamie Royan et Mamilou, respectivement 90 et 80 balais. Chanceuses femmes !!! Mais revenons à nos patates !
"Taratata, je ne me suis pas trompée car la mémé Sarrazin était la maman de la maman du papa de ta maman !
- La maman de la maman du papa de ma maman !!! La maman de la maman du papa de ma maman !!! s'amuse l'enfant.
- Oui p'tit bonhomme, quelle prouesse cette répétition/énumération s'exclame la sorcière ! sur l'échelle de la fierté, tout le monde sait que les grand-mères explosent les compteurs !
- La Mémé Sarrazin était la maman de ton arrière-grand-mère Ginette, reprend l'aïeule sans perdre le fil de son arbre.
- Passe moi encore des patates Mamie !
- Tu sais avec les grands-mères on regarde parfois en arrière...
- Arrière arrière grand-mère !!!
- Là, tu vois, à travers cette vieille passoire, on regarde encore plus loin en arrière, alors on le dit deux fois !
Eclats de rire !
" La maman de la maman du papa de ma maman !!!"
L'économe suspend sa trace dans le précieux tubercule et la sorcière marmonne :
" Si ça se trouve, elle la tenait de sa mère, la passoire, va savoir...
- Quoi ? Mamie Sorcière j'ai faim !"
Leurs éclats de rire partagés se perdent dans la promesse d'un futur proche gratiné à point...

Sur toutes les photos d'elle, jeune, vieille, mère, grand-mère, ou arrière grand-mère, l'ancêtre à la passoire est sérieuse, dure parfois.
Si son visage s'éclaire sur les images, lorsqu'elle tient dans ses bras un tout petit de sa descendance, jamais, jamais elle ne sourit.
C'est comme ça, les vieilles ne sourient pas souvent et encore moins sur les photos, entretenant leur légende de forte femme.
Et forte femme fut Renée Sarrazin.

Et pourtant, hier, en triant les photos, quelques jours après l'histoire de la passoire, je l'ai vue rire la mémé Razin!  Elle a ri au moins une fois devant l'objectif. C'était en 1982. Elle mariait son petit-fils, un p'tit bonhomme qu'elle a nourri de tomates farcies, de lièvre en civet, de riz au lait... Un p'tit bonhomme qui sera... nul en cuisine. Ce beau jour de septembre, il me passait la bague au doigt, et la mémé Sarrazin, 86 ans, riait en douce !
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Renée ROY (Sosa 27 de ses arrière-arrière-petits-enfants) née en 1895 à Availles-en-Châtellerault, fille de Jean Joseph et de Louise Joséphine ROUGET, sera domestique au château de la Cataudière à Prinçay. Mariée en 1919 avec Georges Alfred SARRAZIN, lui aussi domestique au château, ils auront ensemble deux enfants : Ginette et Jacques. Renée et Georges Alfred achèteront en 1933,la maison de Prinçay située aujourd'hui au 20 de la rue éponyme. Maison de domestiques, qui appartenait aux propriétaires de la Cataudière, la famille Creuzé de Rotrou.
Entourée d'une dizaine d'arrière-petits-enfants, Renée ROY meurt en 1988 à l'âge de 92 ans.

mercredi 20 janvier 2016

Voeux 2016.


Il faudrait déjà prendre le temps de raconter 2015.
2015, cette année si particulière qui a vu  tant d’événements personnels, familiaux, éclaboussés par l'horreur collective. Indissociables, terriblement indissociables : nos vies personnelles et cette horreur collective.
 A coté de tout ça que pèse le passé généalogique ? Pas grand chose. Sa valeur ludique s'épuise, sa valeur didactique est terriblement démentie, drame après drame, catastrophe après catastrophe.
Sidérant, le présent est sidérant. Il laisse les mots au garde à vous alphabétique. A peine l'envie d'une phrase que le présent la met entre parenthèses.
 A quoi bon ?
2016 donne envie de parler du temps qui passe, plus que du temps passé.
Mais qui sait.
Le présent n'en fait qu'à sa tête.
C'est une Brigitte qui cherche un Camuzard sur Généanet et adopte un bagnard.
C'est un village qui travaille son patrimoine.
Ce sont des photos d'un passé proche à trier.
C'est l'état civil de Paris qui m'offre quelques mariages.
C'est un migrant du levant sur une table de recensements.
C'est l'envie de coller des photos sur un joli cahier,
C'est l'idée d'écrire au stylo pour s'interdire d'effacer ses pensées.
C'est un petit tricot de laine, qui, une maille endroit, une maille envers, attend jour après jour, heure après heure, d'envelopper bientôt des petits bras qui s'agrippent, des petits pieds qui gigotent.
C'est l'espoir d'un futur apaisé.
2016, bonne année, salut et fraternité à tous, une maille à l'endroit, une maille à l'envers.