mercredi 25 décembre 2019

Les petits Noël des archives insolites.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. 

En vous souhaitant à tous, un très Joyeux Noël, je remets à la une cet article paru en 2013 dans Centre Presse.

Le Père Noël et la Cigogne. Nuits magiques dans la Vienne.
La plus ancienne et la plus magique des saintes nuits eut lieu dans le petit village de Monts-sur-Guesnes en 1580. Ce soir-là, Robertine Robin et Gilette Viaux sont venues à pied dans la petite église, comme tous les paroissiens du village, autour de leur curé. Appuyées  sur le bras de leurs époux respectifs François Alain et Gilles Du Mazeau, ni l’une ni l’autre ne chemine très vite, tant leur silhouette est arrondie.  Mais pour la messe de minuit, tout le village doit être  là.  Le chemin du retour n’a pas du être très facile pour Robertine et cette marche nocturne n’est  sans doute pas sans conséquence sur la suite des heureux évènements !  Son époux  a-t-il eu le temps d’aller chercher la matrone ? On en doute, car c’est  à deux heures du matin, qu’elle  lui a donné un fils. La même nuit,  dans la maison voisine, Gilles et Gillette s’émerveillent eux aussi sur une  petite frimousse qui voit le jour. Deux naissances, la nuit de Noël dans un village de moins de 600 habitants, quel évènement ! On les prénomma tous deux Noël, comme il se doit !  
A Lhommaizé en 1622, l’évènement amuse Monsieur le curé qui le mentionne dans son registre : la petite Mesmin est « baptisée Noëlle parce qu’elle est née le jour de Noël »! Cependant la plupart du temps, aucun commentaire n’est fait.
Nommer l’enfant né un 25 Décembre « Noël » est une tradition qui remonte au XIIIème siècle dans notre pays. Les relevés  des naissances  établis par les généalogistes de la Vienne, nous permettent de retrouver du XVIème au XXème siècle, quarante-cinq communes  et soixante-douze enfants concernés par ce prénom singulier. La parité est loin d’être respectée, on compte 57 garçons pour 15 filles ! A  Loudun, Saint-Jean-de-Sauves, La Chaussée ou Mont-sur-Guesnes, on  compte à travers les âges, plus de quatre petits Noël dans les sabots des villageois ! Naître un 25 décembre est un hasard du calendrier qui tient parfois de la transmission générationnelle ! Ainsi voici deux p’tits Martin à Gouex ( 1745 et 1751), les  cousins Proust de Messais  (1755 et 1762), les p’tits Réau de Chouppes et Vouillé nés à trente ans d’intervalle (1738 et 1768),  et les deux p’tits Trillaud de St-Gaudent (1840 et 1869). Mais chez les Turquois, naître au pied du sapin devient  une tradition familiale : en voici un à Chouppes en 1726, et deux autres à La Chaussée en 1678 et 1725. Quant aux Guilbaut de Bournant, en 1635, on nait Noël et à Noël…de père en fils !
Prudence salutaire sans doute, on ne s’étonnera pas de ne retrouver aucun petit Noël le 5 Nivôse de l’an II et années  suivantes ! Les révolutions passent et la tradition reprend à Saint-Gaudent en 1840. Elle connaîtra ses périodes de gloire avec une année particulièrement faste en 1948 où naîtront 1272 petits poupons à bonnet rouge bordé de blanc ! Apogée suivie d’un irrémédiable déclin, puisqu’en  2010, on ne compte plus que 26 enfants au prénom éponyme.  Le  choix du prénom, qu’on espère mûrement réfléchi n’obéit plus au hasard du calendrier, mais parfois encore aux événements de l’actualité…
 Quant au petit Jésus du 25 décembre, sachez qu’il est fils unique dans notre département. Il est né en 1842 à Vivonne de Pierre Thibault et Marguerite Thomas !
A l’heure où s’écrivent ces lignes, nul ne sait encore combien de berceaux se rempliront au pied du sapin. Mais à tous ces nouveau-nés du covoiturage de la cigogne et du Père Noël, nous adressons tous nos meilleurs vœux de santé, bonheur et longue vie !

mardi 10 décembre 2019

V comme l'insolite de Vouneuil


ADV Vouneuil sur Vienne B 1591-1616 page 104. 

1-De lannée mil six cent douze six août moy messire 
2- André AUGOUARD prêtre(pbtr) vicquaire de leglise 
3- de ceans ay baptisé deux petits enfants scavoir 
4-un enfant et une fille lesquels se tenoient et estoient 
5- joint depuis la poinctrine jusque au dessoubs du petit 
6- ventre et demanday à la matronne comme il estoient 
7- venu au monde elle me dict quils estoient venu au monde 
8- embrasser et avoient leurs visasges lun contre lautre 
9- et incontinant après que je les ai baptisés la fille 
10- mourrut et l’enfant qui surviva dun jour entier et 
11- respiroit jusque dans le corps de la fille qui estoit morte 
12- qui estoit un signe évident qu’il y avoit une liaison 
13- de leur ventre et de leur entrailles et estoient enfants 
14- de Mathurin CROIZET leur père et de Bertholomée 
15- GILLE et étaient les parrains Antoine BRUNEAU et 
16- Françoise MERCIERE ces enfants cy dessus dicts avoient 
17- entierement tout leur membre fors et exepte que 
18- la fille navoit pas de fondement et ay baptisé 
19- deux (ou des) enfant qui estoient touts deux mort* qui nestoient pas 
20- plus grou quun loir* et chacun de ceux cy et de ceux 
21- qui les apporterent baptiser de dire que 
22- la mère navoit pas été malade deux heures 
23- et se porter bien après quelle les eu mis au monde 
24- moy dit AUGOUARD certifie tout que ce qui est escrit 
25- cy dessus contient vérité en témoingt de quoy jay 
26- escrit et signe la pre(sen)te. AUGOUARD. 

* Encore des doutes sur ces parties du texte. 

mardi 3 septembre 2019

Des violences d'un autre âge - Lulu Archive dans Centre Presse -

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. Article rédigé en 2014.

Il n'y a pas d'époque pour la violence conjugale.
Elle se déchaina atrocement ces dernières semaines dans la Vienne. On la qualifie d’un autre âge, et pourtant, elle interpellait déjà au XVIIème !
Liglet, 1691. François Bichier, curé, désigne sur son registre paroissial, Louis MONTETAUD. Sans doute l’a-t-il nommé aussi à la messe du dimanche, tentant par ses prêches de vaincre ce fléau ordinaire qui touchait si gravement les femmes de l’ancien Régime. Dans le silence des villages endormis, cette violence tue.
Louis MONTETAUD vit à Journet. Il n'est plus tout jeune. Tous ses enfants sont partis de la maison. Avec Marie, ils en eurent sept. Qu’importe. Au bout de sa vie de misère, rien n’apaise la colère de cet homme, attisée par l’alcool. Louis frappe sa femme  tant et tant, et depuis tant de temps, que plus personne ne l’entend faire. Ce soir-là,  Marie BONNEAU pleurait-elle trop ? Un mois avant, sa fille Anne mourait. Elle venait de mettre au monde deux petites filles, l’une des deux l’accompagna dans la tombe. Marie pleure sa fille, sa petite fille et Louis frappe. Epuisée, blessée, laissant son époux ivre de haine, Marie fuit enfin, profitant du sommeil de son bourreau. La route est longue, 12 km pour trouver refuge à Liglet chez son gendre, Pierre BIDEAU et sa fille cadette Jeanne.
Marie se repose enfin, mais ne va toujours pas mieux. Elle est sans doute venue trop tard. Le 12 mars, Jeanne appelle le curé. Marie lui confie dans son dernier souffle qu'elle meurt à cause des coups subis : des coups de genoux et des coups de bâton dans l'estomac. Les coups de Louis, son époux. Il n'y a pas d'époque pour la violence conjugale. Il n'y a pas d'âge non plus. La pauvre Marie BONNEAU avait « soixante et quelques années »...
L’histoire devrait s’arrêter là. Mais autour de l’acte de décès de Marie Bonneau, le registre chuchote.
Cinq jours après la mort de sa mère, le curé de Liglet enterre Jeanne, et la semaine suivante Pierre Bideau ! Que se passe-t-il dans cette maison ? La colère de Dieu s’est trompée de cible, elle s’est abattue sur tout le village ! En cinq mois, il va mourir à Liglet 32 âmes, dont les 2/3 ont moins de 40 ans, la mortalité annuelle habituelle est multipliée par deux en seulement un semestre. Etrangement, dans la maison des Bideau, les trois petits orphelins de 9, 5 et 2 ans vont survivre.
Etrangement le curé ne s’étonne pas de cette hécatombe dans sa paroisse.
Cette violence mystérieuse et extraordinaire aura-t-elle arraché quelques larmes au regard embrumé de Louis Montetaud, qui a perdu cette année-là six membres de sa famille ? Seul à Journet, le vieil homme mourra à son tour le 6 décembre de la même année à l’âge de 70 ans. Il n’y a pas d’âge pour la violence ordinaire.



lundi 2 septembre 2019

Des maîtres d'école dans les registres des villages de la Vienne de 1613 à 1792 !

Bonne rentrée à tous !
VILLAGEMAITREDATESOURCE
ARCAYMAITRE1710/12/17AD86/IN4/1016
BLANZAYMAITRE1719/09/25AD86/IN4/1016
CELLE-L'EVESCAULTMAITRENDAD86/IN4/1016
CELLE-L'EVESCAULTMAITRE1667/12/08AD86/IN4/1016
CHAMPAGNE-SAINT-HILAIREMAITRE1779/09/12AD86/IN4/1016
CHARRAISMAITRE1769/05/15AD86/IN4/1016
CHARROUXMAITRE1691/01/15AD86/IN4/1016
CHARROUXMAITRE1696/03/12AD86/IN4/1016
CHARROUXMAITRE1728/11/00AD86/IN4/1016
CHARROUXMAITRE1751/10/24AD86/IN4/1016
CHARROUXMAITRE1760/06/11AD86/IN4/1016
CHARROUXMAITRE1776/06/03AD86/IN4/1016
CHARROUXMAITRE1785/06/23AD86/IN4/1016
CHASSENEUILMAITRE1650AD86/IN4/1016
CHÂTEAU-GARNIERMAITRE1699/03/12AD86/IN4/1016
CHÂTEAU-GARNIERMAITRE1701/11/22AD86/IN4/1016
COUSSAY-LES-BOISMAITRENDAD86/IN4/1016
CURZAYMAITRE1776/03/08AD86/IN4/1016
CURZAYMAITRE1792/12/02AD86/IN4/1016
DISSAYMAITRE1753/04/05AD86/IN4/1016
DISSAYMAITRE1787AD86/IN4/1016
DOUSSAYMAITRENDAD86/IN4/1016
GENCAYMAITRE1663/02/19AD86/IN4/1016
GENCAYMAITRE1663/09/00AD86/IN4/1016
GENCAYMAITRE1672/05/20AD86/IN4/1016
GENCAYMAITRE1777/11/13AD86/IN4/1016
JAULNAYMAITRENDAD86/IN4/1016
JAZENEUILMAITRE1689/01/08AD86/IN4/1016
LA-ROCHE-POSAYMAITRE1716/02/10AD86/IN4/1016
LATILLEMAITRE1659/08/21AD86/IN4/1016
LATILLEMAITRE1706/04/28AD86/IN4/1016
LATILLEMAITRE1748/10/08AD86/IN4/1016
LATILLEMAITRE1760/05/28AD86/IN4/1016
LESIGNYMAITRE1710/11/03AD86/IN4/1016
L'ISLE-JOURDAINMAITRE1760/05/16AD86/IN4/1016
MARNAYMAITRE1778/02/15AD86/IN4/1016
MESSEMEMAITRE1706/05/18AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRENDAD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1613/01/11AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1620/04/16AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1724/01/17AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1694/07/27AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1695/08/28AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1721/08/25AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1751/09/26AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1752/09/03AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1762/10/07AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1771/03/15AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1689/10/29AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1700/10/13AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1743/04/26AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1745/07/18AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1760/09/15AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1790/04/26AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1790/07/23AD86/IN4/1016
MIREBEAUMAITRE1757/07/04AD86/IN4/1016
MONCONTOURMAITRE1772/06/30AD86/IN4/1016
MONCONTOURMAITRE1789/05/20AD86/IN4/1016
MONTGAUGUIERMAITRE1785/12/04AD86/IN4/1016
NEUVILLEMAITRE1619/04/11AD86/IN4/1016
ORCHESMAITRE1737/10/08AD86/IN4/1016
PAYREMAITRENDAD86/IN4/1016
POIZAY-LE-JOLIMAITRE1651/03/13AD86/IN4/1016
POIZAY-LE-JOLIMAITRE1783/03/03AD86/IN4/1016
PRANZAYMAITRE1740/03/11AD86/IN4/1016
PRINCAYMAITRENDAD86/IN4/1016
QUINCAYMAITRENDAD86/IN4/1016
SAINT-GERVAISMAITRE1729/04/22AD86/IN4/1016
SAINT-JEAN-DE-SAUVESMAITRE1719/09/17AD86/IN4/1016
SAINT-MARTIN-l'ARSMAITRE1675/06/18AD86/IN4/1016
SAINT-MAURICE-LA-CLOUEREMAITRE1730/05/03AD86/IN4/1016
SAINT-MAURICE-LA-CLOUEREMAITRE1736/11/05AD86/IN4/1016
SAINT-MAURICE-LA-CLOUEREMAITRE1772/01/12AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1704/11/01AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1713/06/08AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1718/10/14AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1715/06/08AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1737/01/21AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1752/01/03AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1758/07/06AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1758/08/13AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1789/01/09AD86/IN4/1016
SAINT-SAUVANTMAITRE1792/08/31AD86/IN4/1016
SAINT-SECONDINMAITRE1790/04/12AD86/IN4/1016
SAMMARCOLLESMAITRE1761/11/04AD86/IN4/1016
SANXAY MAITRE1753/10/27AD86/IN4/1016
SANXAY MAITRE1763/03/23AD86/IN4/1016
SOMMIERESMAITRE1658/11/27AD86/IN4/1016
SOMMIERESMAITRE1660/12/07AD86/IN4/1016
USSONMAITRE1646AD86/IN4/1016
USSONMAITRE1694/01/11AD86/IN4/1016
USSONMAITRE1698/08/13AD86/IN4/1016
USSONMAITRE1791/02/16AD86/IN4/1016
USSONMAITRE1778/01/17AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1678/07/20AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1679/04/29AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1688/09/21AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1689/06/04AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1702/02/19AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1703/02/07AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1704/01/10AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1731/01/01AD86/IN4/1016
VENDEUVREMAITRE1737/05/04AD86/IN4/1016
VOUILLEMAITRE1629/10/19AD86/IN4/1016
VOUILLEMAITRE1640AD86/IN4/1016
VOUILLEMAITRE1642AD86/IN4/1016
VOUILLEMAITRE1731/05/28AD86/IN4/1016
VOUZAILLESMAITRE1752/06/17AD86/IN4/1016
ANCHEMAITRE1788/06/10AD86/BMS/1785/1792/P35
VENDEUVREMAITRE1679/04/29AD86/BMS/1686/1688/P135
VENDEUVREMAITRE1703/02/07AD86/BMS/1703/1704/P83
VENDEUVRE MAITRE1702/02/19AD86/BMS/1701/1702/P101

dimanche 26 mai 2019

Faites des mères. 2019




Faites de mères, ça finira peut-être par faire des arrières grand-mères...
Aujourd'hui c'est la fête de la lignée cognatique ou la branche des mères. La maman de maman est la fille de... sa mère.
Pour s'y retrouver on colle des numéros SOSA. Aux mères, les numéros impairs.
Hein, m'enfin, pourquoi tant de N, un numéro qui se divise pô pour celles qui se multiplient ????
 A l'oreille, il est tout de même plus simple de coller les numéros pairs... au pères
 C'est comme ça qu'on opère.
 En généalogie, la lignée cognatique est parfois l'occasion de "remonter" plus haut, de trouver une petite cuillère en argent... ou pas.
 Sosas 1 : Margaux - Jade, Laura
 Sosa 3 (le sosa des mères) : Mathilde - Camille -
 Sosa 7 (le beau sosa de grand-mère) : La sorcière. (1956) -
 Sosa 15 : Louise l'arrière grand-mère (1936) -
 Sosa 31 : Fortunée brodeuse exilée (1895/1959)
 Sosa 63 : Kadoun l'ancêtre du Levant (?/1900 environ)
 Sosa 127 : la mère de Kadoun, celle qu'on ne trouvera sans doute jamais.

 Salut et sororité à toutes les mères perdues dans la nuit des temps, à celles qui m'ont collé et me colleront le dossard numéro 7, à celles qui me feront passer en numéro 15, 31, 63...

dimanche 24 février 2019

Un 24 février à Asnois #Vienne86

Le 24 février de cette année 1679, c'était un vendredi. Où allaient-ils ? D'où venaient-ils? Au moulin de la paroisse de Charroux, ce jour-là, on mit un peu trop de monde dans l'embarcation, ce n'était pas prudent, mais il faisait froid. Ce n'était pas prudent, mais c'est toujours comme ça, il faut bien passer la Charente...
L'embarcation s'est renversée et dans l'eau glacée de la rivière douze personnes ont péri.
Dix étaient de la paroisse d'Asnois :
La famille LAURIER : Gillette, Marie, Louyse, Pierre et Jean
Jean MASSONNEAU
Marguerite PENAULT épouse VILLENEUVE et deux de ses enfants
Deux étaient de Charroux.
Etaient-ils seuls ? Faisait-il nuit ? Ils sont tous morts. Personne n'a pu donner l'alerte. On ne les retrouva que le lendemain et on les enterra le surlendemain.

jeudi 14 février 2019

Mariage Jubilatoire - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 20/02/2014.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

L'article paru dans Centre Presse et la réponse du Pr Jean-Marie Augustin !
L'article
Mariage Jubilatoire ou la Saint Valentin des archives à Oyré !
Il  n’est pas toujours facile de mettre un point final sur les i de clandestinité. Avant l’avènement des communiqués de presse people, les occasions étaient rares d’officialiser les douceurs d’une alcôve clandestine. La religion imposait ses dogmes infranchissables ! Infranchissables ? A l’exception des jours de Jubilé ! Car Jubilé rime avec pardonné !  Une opportunité dont se réjouissaient aussi les amoureux en mal de légitimité !
Ainsi le 7 avril 1668, Maitre René Thénault, de la paroisse d’Oyré,  profita-t-il des fêtes données en l’honneur du Jubilé du Pape Clément IX pour officialiser l’union qu’il partageait avec Louise Durand depuis déjà quatorze ans ! L’histoire ne dit pas s’ils eurent des enfants et combien. L’ajout, après réflexion, de la mention « mariage clandestin » par le curé d’Oyré, nous en dit plus sur l’origine de cette régularisation : même si l’acte de mariage ne fait mention ni d’abjuration ni de conversion, nos épousés étaient probablement protestants.  Qu’il soit un notable de la paroisse n’épargnera pas à Maitre Thénault d’argumenter son dossier. Période de pardon et de conversion, le Jubilé est l’occasion d’ « indulgences partielles ou plénières » qui demandent quelques efforts spirituels : faire de manière publique quelques pénitences (jeûne, pèlerinage), prier, se confesser, offrir  généreusement quelques dons. A ces seules conditions, sera offerte à notre Valentin pêcheur,  l’occasion de rendre officielle et honorable une situation pour le moins embarrassante, voire dangereuse. L’évènement solennel restera très encadré comme en témoignent la présence d’André Boulé du couvent des Cordeliers et Maitre Jacques Brandin étudiant en théologie. A Charroux, à Couhé, 1668 rime également avec conversion au catholicisme. Le curé de Jaunay-Clan nous apprend qu’un autre Jubilé débuta en 1724, le premier dimanche de l’avent dans les villes mais le second dans les campagnes !
Le premier Jubilé du christianisme fut décrété en 1300 par le pape Boniface VIII, au rythme d’un par siècle,  l’intervalle se réduisit de pape en pape et à partir de 1400 le jubilé eut lieu tous les 25 ans. A ces festivités programmées, s’ajoutent quelques  années saintes extraordinaires. Clément IX, jésuite, fut pape de 1667 à 1669.  Homme de lettres, il fit construire le premier opéra de Rome. En 1668, il fut médiateur lors du Traité d’Aix-la-Chapelle mettant fin à la guerre de dévolution, premier conflit du jeune roi Louis XIV qui dut rendre à l’Espagne la Franche-Comté mais garda la Flandre conquise par Turenne.
1668 ne fut pas une «année sainte extraordinaire » au sens religieux du terme… Mais, exceptionnelle, elle le fut sans aucun doute, pour René et Louise, les vieux amants d’Oyré!
Sources :
Archives Départementales de la Vienne

Illustration : Fragonard , le baiser à la dérobée Musée de L’Ermitage Image Wikipédia

-----
La réponse de Jean-Marie Augustin