jeudi 16 mai 2013

La petite infante et Louis XV - Lulu Sorcière archive dans Centre Presse - 16/05/2013


Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. 



En février 1722, à  Savigny-L’Evescault, le curé du village croise la petite Infante d’Espagne ! 
Cette année-là, Marie-Anne-Victoire de Bourbon quitte son pays. A trois ans, elle est promise au roi de France Louis XV, un vieux de... onze ans. Il s’agit d’un échange, la princesse Louise Elisabeth d’Orléans, s’unira avec le Prince des Asturies. Echange de bons procédés politiques auquel il faut se plier, pour préserver le trône.
Le passage à lieu au milieu de la rivière frontalière Bidassoa près d’Hendaye, sur l’Ile aux Faisans. Appelée « Ile de la Conférence », c’est un endroit tout à la fois romantique et hautement diplomatique, un « condominium », territoire en co-souveraineté, qui a déjà vu se croiser futures reines et grands du royaume.
Toutes ces histoires de princesse qui finissent parfois bien, ont été racontées à Marie-Anne, petite mais très futée, qui a très bien compris son rôle, l’enjeu, et a accepté sans sourciller de partir avec sa nouvelle suite, direction Versailles.
Sur son passage on lui fait fête. A Poitiers, où elle arrive le 13 Février, elle sera logée chez le Lieutenant Général au plan de St Didier, restera quatre jours et fera carnaval. Cette petite fille séduit François Leurault, le curé de la petite commune de Savigny-L'Evescault,  qui note l'évènement et sa magnificence dans son registre ainsi que le jeune âge de la reine promise. Le village, à une quinzaine de kilomètres de Poitiers, a-t-il vu passer le cortège?
Arrivée à Versailles, la petite Infante se plie docilement à son sort. Son éducation est confiée à la Princesse de Conti. L’enfant séduit le royaume, fait les délices de la cour. Jolie, intelligente, pleine d’esprit, elle s’ingénie à plaire mais hélas, ne charme pas son prince ! Louis XV boude sa promise, et lui préfère la chasse.
Trois ans passent.
Louis XV est désormais un jeune homme en âge de procréer tandis que Marie-Anne n’a que six ans. L’entourage du roi s’impatiente. Maintenir les Bourbon à la tête de la France, là est l’objectif. Louis XV réputé de santé fragile, la survenue rapide d’une descendance serait bienvenue ! Les fiançailles sont rompues unilatéralement. La petite Infante, renvoyée en Espagne, repasse par Poitiers le 10 Avril 1725, comme le note en marge Leurault.  
Quant à Louis XV, on lui choisit illico Marie Lesczczynska, fille du roi de Pologne, une vieille fille de vingt-deux ans, dont il tombera incroyablement vite amoureux, au grand soulagement de tous, et à qui il fera une dizaine d’enfants !
Mais ça, notre bon curé de Savigny-L’Evescault  ne prend pas la peine de s’en émouvoir !

Source AD 86 Savigny-L’Evescault – BMS – 1720-1736 page 13/73.




En février 1722, à Savigny-L'Évescault, le curé du village croise la petite Infante d'Espagne.


Dans Centre Presse, le 16 Mai 2013,une Archive Insolite à l'honneur ! 
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C’est arrivé en Février 1722 à Savigny-L’Evescault.
Marie-Anne-Victoire de Bourbon infante d'Espagne quitte son pays. Elle a trois ans et est promise au roi de France Louis XV, un vieux de... onze ans, son cousin germain. Il s’agit d’un échange avec la princesse Louise Elisabeth d’Orléans, dite Mademoiselle de Montpensier, 12 ans, beaucoup moins enthousiaste pour son mariage prévu avec Louis Prince des Asturies.
Mais c’est un échange de bons procédés auquel il faut se plier, pour préserver le trône aux Bourbon.
 La cérémonie au milieu de la rivière frontalière Bidassoa près d’Hendaye, sur l’Ile aux Faisans, un endroit romantique qui a déjà vu passer Elisabeth fille de Henri IV et Anne d’Autriche infante d’Espagne en 1615, puis en 1660 la rencontre entre Louis XIV et son futur beau-père Philippe IV d’Espagne.
Toutes ces histoires de princesse qui finissent bien, ont été racontées à Marie-Anne, petite mais très futée, qui a très bien compris son rôle, peut-être même l’enjeu, et a accepté sans sourciller de partir avec sa nouvelle suite, direction Versailles.
Sur son passage on lui fait fête. A Poitiers, où elle arrive le 13 Février, elle restera quatre jours et fera carnaval. Elle sera logée chez le Lieutenant Général au plan de St Didier.
Cette petite fille séduit François Leurault, le curé de Savigny-L'Evescault,  qui note l'évènement dans son registre ainsi que le jeune âge de la reine promise.
Le village est à une quinzaine de kilomètres de Poitiers. 
La petite Infante  est charmante et se plie docilement à son sort. Son éducation est confiée à la Princesse première douairière de Conti, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de la Vallière.
 Marie-Anne Victoire séduit le royaume, fait les délices de la cour, s’ingénie à plaire à son promis, mais ne charme pas son prince.
La petite fiancée passera ainsi  trois ans à Versailles. Mais elle ne grandira pas assez vite pour l'entourage du roi. Louis XV est de santé fragile et  la survenue rapide d’une descendance serait bienvenue !
Les fiancailles sont rompues. La petite Infante est renvoyée en Espagne en 1725. Elle repasse par Poitiers le 10 Avril, comme le note à regret, en marge notre bon curé.
On la mariera quatre ans plus tard au roi du Portugal Joseph 1er.
Quant à Louis XV on lui choisit la même année, Marie Lesczczynska, fille du roi de Pologne, une vieille fille de vingt-deux ans (sept ans de plus que lui), dont il tombera amoureux et à qui il fera dix enfants en dix ans.
Mais ça, Leurault, notre bon curé de Savigny-L’Evescault  ne prend pas la peine de s’en émouvoir !

L’acte :
fevrier 1722 Remarque. 
Le 13 de fevrier mil sept cent ving
deux, Marie anne Victoire infante
d'Espagne et nommée Reine de france aagée de
quatre ans fit son entrée a poitiers et on
La recut avec toute la magnificence possible
et elle y resta pendant quatre jours y passa
son carnaval, elle etait logée chez monsieur
lelieutant  general au plan de St Didier

En marge : La dite infante est retournée en Espagne le 10è de avril 1725 passa par poitiers le dix avril 1725. 

Source AD 86 Savigny-L’Evescault – BMS – 1720-1736 page 13/73.






Répertorier les Evènements historiques notés d'un village à l'autre de la Vienne, c'est un des aspects du  projet des Archives Insolites de la Vienne (A ce jour 1336 insolites grâce à la contribution de nombreux généalogistes de la Vienne).
Nos curés d'antan sont parfois bavards, et souvent érudits. Ces mentions apportent un regard local, une proximité aux événements nationaux qui ont fait l'histoire de notre pays. Une manière ludique d'apprendre ou de raconter l'histoire.
Dans la Vienne, cette petite infante ne semble avoir ému que le Curé de Savigny-L'Evescault.
Vous avez retrouvé cette mention sur d'autres registres de la Vienne ou d'ailleurs ?
Vous faites des recherches autour de février 1722 ?
Ouvrez l'oeil et n'hésitez pas à me contacter !

lundi 13 mai 2013

De la Belgique à la Guyane …En passant par le Poitou !

Source cpa AD86
Petite histoire d'entraide généalogique. 

 Dans la base des Petites Affaires Criminelles de la Vienne, bonne pioche ! 
Chris a trouvé l'un des siens, répertorié.
Chris est loin, trop loin des AD 86. 
 Je suis allée lui photographier le dossier, le parcourant sans le lire, car Chris m'a promis d'en raconter l'histoire. 
Promesse tenue. 
Aujourd'hui Chris  raconte et avec quel talent ! 
Source AD 86 Série 2U 1750
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            Le 5 juillet 1852 naissait à Beauvechain en Belgique (province de Brabant) Guillaume Joseph REMACLE, fils de Marie Joseph REMACLE, marchande ambulante. Peut-être aurait-il pu s’appeler DELHEZ comme sa sœur née en 1850 et son autre sœur née en 1858.  Pourquoi ce petit garçon portait-il nom de sa mère alors ? Peut-être Charles Désiré DELHEZ ne voulut-il pas le reconnaître (il n’était pas marié avec Marie Joseph REMACLE) ou peut-être était-il absent ce jour-là car lui aussi était marchand ambulant. Guillaume Joseph eut le malheur de perdre sa Maman en 1859 alors qu’il avait à peine 7 ans. Ensuite aucun élément ne permet de situer l’enfant dont le « beau-père » mourut à Tournai en Belgique en 1866.

            En 1877 nous retrouvons Guillaume Joseph REMACLE dans le cadre d’une affaire judiciaire en France dans le Loiret (il dira plus tard qu’il était parti avec des voyageurs après la mort de sa mère mais sans préciser la date). Il fut condamné à Orléans le 4 juin 1877 à six mois d’emprisonnement et à deux ans de surveillance pour vagabondage mais considérant que sa présence était de nature à compromettre la sûreté publique le ministre de l’intérieur prononça à son encontre un arrêté d’expulsion le 30 novembre de la même année.

            Guillaume Joseph REMACLE quitta t’il la France ? Rien ne permet de l’affirmer mais toujours est-il que s’il le fit, il y revint car en 1881 il se trouvait à Airvault dans les Deux-Sèvres où il déclara le 5 février la naissance d’un enfant prénommé Henri Joseph né de lui et de Henriette Louise GABRIEL âgé de 15 ans. Il avait alors 29 ans et était employé au terrassement du chemin de fer. Nous apprendrons plus tard que le couple quitta Airvault peu après la naissance de l’enfant.

            En 1882 nous trouvons la trace de Guillaume Joseph dans le Maine et Loire pour une autre affaire judiciaire. Il est en effet accusé du vol d’un tombereau d’une valeur de 100 francs appartenant à un entrepreneur de travaux publics et il sera condamné par défaut (il ne s’était pas présenté) par le tribunal de Saumur à six mois de prison. Aucun renseignement concernant son fils et la mère de celui-ci ne figure sur le jugement. Il était alors carrier au Vieil Baugé, commune du Maine et Loire.

            C’est ensuite en 1888 à Carcassonne (Aude) que Guillaume Joseph REMACLE réapparaîtra. Il aura de nouveau affaire à la justice et sera condamné à six mois d’emprisonnement pour coups et blessures. Puis c’est le tribunal de Cahors (Lot) qui le condamnera en décembre 1890 à huit mois d’emprisonnement pour le vol de chaudrons et de quelques écheveaux de laine et pour avoir contrevenu à l’arrêté d’expulsion du 30 novembre 1877. Le jugement ne fait aucune mention de la situation familiale du prévenu qui exerce alors comme sa mère le métier de marchand ambulant.

            Enfin, Guillaume Joseph REMACLE se manifestera dans le département de la Vienne où une dernière affaire judiciaire scellera son tragique destin. En effet il fut accusé de vol qualifié pour avoir dérobé chez un boucher de Charroux des peaux d’animaux d’une valeur de 200 francs. Au cours de son interrogatoire il commença par nier les faits puis les reconnut pour finalement se rétracter. Concernant sa famille, il déclara que la mère de son fils les avait abandonnés, sans toutefois préciser quand, et que son fils l’avait à son tour quitté un an auparavant. Il précisa qu’il parcourait la région à la recherche de ce fils tout en faisant son commerce. Compte tenu de ses antécédents, il fut condamné par la Cour d’Assises de Poitiers le 28 novembre 1896 à cinq ans de travaux forcés. La commission de classement des condamnés aux travaux forcés statua le 7 avril 1897 qu’il devait être transporté en Guyane Française en 3ème classe ce qui signifie qu’il serait employé aux travaux les plus pénibles. Il chercha à s’évader et fut condamné le 7octobre 1897 par le tribunal maritime spécial à deux ans de travaux forcés.

            La vie de Guillaume Joseph REMACLE s’acheva le 2 janvier 1898 à Matoury tué par un coup de feu tiré par un habitant du pays alors qu’il était en état d’évasion. Les autorités trouvèrent sur lui des lettres attestant qu’il entretenait une correspondance suivie avec son fils Henri âgé de 16 ans qui se trouvait alors pensionnaire de la colonie agricole du Val d’Yèvres dans le Cher.

            Guillaume Joseph REMACLE n’avait  jamais abandonné son fils. Celui-ci émigra au Vietnam où il fonda une famille et sa petite-fille est… mon adorable belle-fille.

            Je tiens à adresser mes plus vifs remerciements à Gloria et à William qui m’ont permis de reconstituer le parcours de Guillaume Joseph REMACLE en se rendant l’une aux Archives départementales de la Vienne et l’autre aux Archives d’Outre-Mer à Aix-en-Provence.

Chris Huot


dimanche 12 mai 2013

En mai fais ce qu'il te plait !



Un p'tit bouquet d'insolite, pour ce mois de mai frisquet ?
Répertorier c'est pouvoir trier.
Que s'est-il passé en Mai ?
En un clic, voilà que défilent sur mon écran un nombre incroyable de petits assassinés ! En mai fais ce qu'il te plait ? Quelques petits assassins ont suivi le dicton à la lettre et sans modération !
En  Mai dans les bois du Poitou on ne ramasse pas que du muguet !

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Mais quelle est donc cette guerre de voisinage qui mène les paroissiens d'Archigny à tuer à coups de bastons le pauvre René Eschevard de Leigné-les-Bois ?
Quarante deux ans, mort sous les coups le 2 Mai 1691 dans les brandes de Mouillay !

Le Deuzième jour de may 1691 a esté inhumé dans le
cymmetière de céans par moy curé soussigné René Eschevard
aagé de quarante deux ans lequel a esté assassiné à coups
de bastons par les paroissiens d'archigny dans les brandes de
mouillya ont assisté à ses funérailles ses parans et amis.
Telleau Curé.
AD 86 Leigné-les-Bois BMS 1682/1701 page 27/99

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Aujourd'hui 23 may 1697 a esté inhumé
un homme dont le nom m'est
inconnu lequel fut tué le jour de la foire de
Clervaux et ce apèrs avoir esté levé par la justice
et m'ayant assuré qu'il estit catholique Apostolique et
Romain
R Bertholleau Curé.
AD 86 Scorbé-Clairvaux BMS 1696/1703 page 17/105
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Le vendredy quatre may mil sept cent trente un le nommé Pierre
Grattault du gastime garemier? de Sr Regniers prieur d'Arçay et
chanoine de Loudun homme fort vicieux s'était fait nommér garde de
la paroisse de St Laon le jour précédent et voulant commencer
l'exercice de sa charge tuaa dans le marais du dit Saint Laon Jean
Foureau dit la rivière d'un coup de fusil presque a bout touchant
AD 86 Arçay 1712/1732 page 98
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Le vendredi ou samedi quatorze et seize may mil sept cent trente neuf
des voleurs sont allés dans la maison du Sieur Ollivier des
Moulin neuf, six au village de g... paroisse de Chasseignes
sur le soir vers le soleil Couchant ont passé par dessus les
murailles ont tué le mary et la lfemme à coups de serpe avec
barbarie.  Et ensuite ils les ont jeté dans leur puits. Cruauté
Inouïe ont emporté tout ce qui estait de meilleur dans la maison.
AD 86 Arçay .
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"Le 10 Mai 1707 a été inhumé au cimetière Francois TH(I?)OLLET qu'on a trouvé assassigné dans le grand chemin de Poitiers à Coulombiers un peu en deçà de la Planche Robin susdite paroisse lequel on m'a dit était de la paroisse de Erom (?) (Ayron ?) lequel THIOLLET était âgé de 62 ans".
COULOMBIERS 1707-1723 page 4 à gauche
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le vingt et un may mil sept cent un a esté
inhumé au cimetière de la paroisse de
cron par moy soussigné le corps de deffunt
Jacques Batin garde des gabelles aagé de trente ans ou environ
lequel esté tué le 19 du présent moy et n'a point reça les sacrements

Craon BMS 1676/1719 page 28/109.
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Le 21ème jour de may 1634 fut tué françois
Riou par des archers de Gabelles auprès de Loches
et fut enterré le lendemain aux Loches aagé de
40 ans our environ.
AD 86 La Roche-Posay S 1622/1670 page 15/71

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