mardi 19 décembre 2017

Le village de Bonnillet en 1570 - Chronique de Thierry Péronnet -



Le village de Bonnillet en 1570 :
On trouve parfois dans les documents conservés aux Archives Départementales, au milieu des minutes, des plans anciens, dont certains ne manquent pas de charme. Ainsi dans la série D concernant le collège de Ste-Marthe dans la liasse 59 il y a un plan sur parchemin daté de 1570, représentant une partie du village de Bonnillet de Chasseneuil, dessiné pour résoudre un contentieux entre deux voisins au sujet d’un chemin commun aux deux protagonistes, voie qui se révèle peu pratique pour les charrettes selon le plaignant. Le plan a été tracé par un certain Mernache.
Par comparaison avec une vue aérienne de Bonnillet on peut sans trop de difficulté identifier le lieu représenté, au croisement de la D4 et la D87, cette dernière voie c’est la route de Bonnillet à Montamisé, la rue des Fourmigères actruelle. L’enclos de la maison de « l’assisteur Torigné » située en bas à gauche du plan correspond à l’ensemble carré en dessous de l’impasse de la Fontaine, le porche aujourd’hui disparu apparaissant sur le plan au bout de l’impasse correspond lui à l’entrée de la ferme que l’on repère au bout de cette ruelle. Pour les autres constructions, du fait des réaménagements, des destructions et des habitats plus récents et modernes, il est difficile d’identifier clairement les différents bâtiments reproduits sur le plan. Seul la « maison du demandeur », Jacques Godard, est repérable, ce doit être l’ensemble de deux modules construits en dessous du « Rue » de « Rue des Fourmigères » sur la vue aérienne. Pour les autres maisons l’identification est plus incertaine. La maison du défendeur, René DELALEU, un ensemble constitué d’une maison et d’appentis, c’est peut-être le groupe de maisons au coin en bas à droite de la vue aérienne.
Si des petits curieux habitant l’une ou l’autre de ces maisons veulent connaitre le nom des précédents propriétaires, ce modeste plan mais au combien précieux va leur donner le nom des tenants en 1570. C’est une chance pour eux car  c’est en général très difficile de pouvoir remonter le temps aussi loin et de connaitre les occupants.



Transcription du texte encadré : (sous réserves)
La présente signée a esté aujourd’hui accordée en présence de messire Loys ROGIER conseiller
du roy nostre sire en la charge du praesidialle à Poitiers, commissionné de par icelle en ceste
partie par maitre Jacques GODARD demandeur comparant en sa personne et M° Charles ROATIN
assistant comparant par M° Jehan MERCERON son procureur d’une part, René DELALEU défendeur
aussy en sa personne et par maitre Loys MORISSON son procureur, lesquels demandeurs ont
dict que ledit chemin pretandu commun des GIRARDS par ledit défendeur est inacceptable pour
charretter d’une part, ledit defendeur a dict estre acceptable pour ce a quoy il est destiné,
selon quil est informé par nostre procès-verbal faict à Poitiers le pénultième
jour de juin mil cinq cent soixante dix


Les signatures : L.ROGIER, GODARD, MERCERON, MORISSON, René DELALEU, MERVACHE « pour avoir faict la présente figure »