vendredi 13 septembre 2013

Hier dans Centre Presse, Jeanne à sa fenêtre...



Dans la chaleur de ce soir de Prairial, Jeanne Audebert, 25 ans, rêve d'un avenir moins noir. Elle se plaint d'être maltraitée par son mari, Michel Rabier, et voudrait divorcer.

Jeanne à sa fenêtre, déterminée
Jeanne écrit une lettre pour justifier sa demande de divorce. La toute jeune république l'autorise et pour Jeanne, comme pour de nombreuses femmes de tous ces petits villages de France, il est temps et il ne faut pas perdre de temps. Les femmes sont nombreuses à l'initiative des premiers divorces révolutionnaires. Tant et si bien, que le Code civil napoléonien en limitera rapidement et fermement l'accès... en particulier pour les femmes, et la Restauration l'interdira de nouveau.
En attendant, Jeanne saisit les opportunités de son époque et Lauradour le meunier la sait déterminée. Tous deux se connaissent et se côtoient. La veille, on les a vus ensemble. Serait-elle sa maîtresse?
On murmure au village.

Jeanne à sa fenêtre, révélée
Tandis que son époux, assis dans la pièce, lit. Jeanne ouvre la fenêtre, cette nuit du 8 Prairial de l'an II. Elle n'y reste pas accoudée pensive ou décidée, mais s'en éloigne rapidement semblant ainsi se mettre à l'abri dans un recoin.
Elle se croit seule mais un domestique la voit faire. Le coup de feu venant du dehors, retentit très vite, et le mari tombe mortellement blessé.
Les domestiques, les voisins arrivent. Tous témoigneront à charge contre Jeanne. Ne s'est-elle pas précipitée au dehors plutôt que vers son mari? N'est-elle pas sortie d'un recoin de la pièce où elle semblait se mettre à l'abri? N'a-t-elle pas envoyé les voisins « se faire foutre » lorsqu'ils ont demandé des linges pour soigner le blessé? Jeanne n'a pas que des amis dans son entourage...

Jeanne à sa fenêtre, accusée
L'enquête accable Lauradour. Ce meunier de 32 ans, que tout accuse: la liaison soupçonnée par le voisinage, les traces de sabots dans la terre et surtout les affaires volées dans la maison que l'on va retrouver dans son armoire. Il sera condamné à la peine de mort.

Jeanne à sa fenêtre, acquittée
Jeanne est acquittée de complicité d'assassinat. Mais les temps sont à la Terreur, à la guerre, la République, qui aurait pu libérer Jeanne des liens du mariage, choisit de laisser Jeanne à la fenêtre de son cachot... Jusqu'à la paix.
Gloria Godard
Source ADV Série LSUPPL 421.

Reproduction du tableau de Caspar David Friedrich, « Femme à la fenêtre », 1822.
lsamit

jeudi 12 septembre 2013

Les malheurs de Jeanne - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 12/09/2013.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. 



C’est arrivé au Vigeant, le 8 Prairial de l’An II (27 Mai 1794).
Jeanne à sa fenêtre, blessée...
Jeanne Audebert a 25 ans,  elle vit à la Bernardière, commune du Vigeant. Elle se plaint souvent d'être maltraitée  par son mari, Michel Rabier, et voudrait divorcer.

Jeanne à sa fenêtre, déterminée...
Jeanne écrit une lettre pour justifier sa demande de divorce. La toute jeune république l’autorise et pour Jeanne, comme pour de nombreuses femmes de tous ces petits villages de France, il est temps et il ne faut pas perdre de temps. Les femmes sont nombreuses à l’initiative des premiers divorces révolutionnaires. Tant et si bien, que le Code Civil Napoléonien en limitera rapidement et fermement l’accès… en particulier pour les femmes, et la Restauration l’interdira de nouveau.
En attendant Jeanne saisit les opportunités de son époque et Lauradour le meunier la sait déterminée. Tous deux se connaissent et se cotoient. La veille, on les a vus ensemble. Serait-elle sa maitresse ? On murmure au village.

Jeanne à sa fenêtre, révélée ...
Tandis que son époux assis dans la pièce, lit. Jeanne ouvre la fenêtre, cette nuit du 8 Prairial de l'an II. Elle n'y reste pas accoudée pensive ou décidée, mais s'en éloigne rapidement semblant ainsi se mettre à l'abri dans un recoin. Elle se croit seule mais un domestique la voit faire. Le coup de feu venant du dehors, retentit très vite, et le mari  tombe mortellement blessé. Les domestiques,  les voisins  arrivent. Tous témoigneront à charge contre Jeanne. Ne s'est-elle pas précipitée au dehors plutôt que vers son mari ? N'est-elle pas sortie d'un recoin de la pièce où elle semblait se mettre à l'abri ? N'a-t-elle pas envoyé les voisins "se faire foutre" lorsqu'ils ont demandé des linges pour soigner le blessé ?
Jeanne n’a pas que des amis dans son entourage....

Jeanne à sa fenêtre, accusée.
L'enquête accable Lauradour. Ce meunier de 32 ans, que tout accuse : la liaison soupçonnée par le voisinage, les traces de sabots dans la terre et surtout les affaires volées dans la maison que l'on va retrouver dans son armoire.
Il sera condamné à la Peine de Mort.

Jeanne à sa fenêtre, acquittée...
de complicité d'assassinat. Mais les temps sont à la Terreur, à la guerre, la République, qui aurait pu libérer Jeanne des liens du mariage, choisit de laisser Jeanne à la fenêtre de son cachot.... Jusqu'à la paix.


Source ADV Série LSUPPL 421.