mardi 30 avril 2013

Merci à Sophie et à sa bande de challengeurs !


Merci !
Merci Sophie ! Formidable expérience !

En vrac, à chaud, sans attendre, quelques retours sur cette aventure...

Le défi :

Tenir le challenge sur les quatre blogs ! Quelle idée !
Lulu Matern'Elles : 26 accouchements ou presque ce mois-ci ! c'est difficile de trouver de nouveaux textes, mais c'est possible ! A suivre !
Lulu archive Availles : Comment ça il ne se passe rien ici ? Il y a de quoi égrainer tout un alphabet.
Lulu Sorcière : Je vous ai invité au café dans ma cuisine chaque jour, nous avons parlé des souvenirs, du temps qui passe, presque déjà cinq ans ensemble. Certains sont comme chez eux, quelle chance j'ai ! Un blog qui dure c'est ça.
Lulu Archive : J'ai aimé puiser dans ces presque dix années de recherche. J'ai  travaillé, je crois. Depuis quelques années je vis dans une certaine urgence de partager. ça doit être la cinquantaine... Alors je m'éparpille un peu, je touche à tout, je suis gourmande,  et finalement c'est un peu brouillon parfois, mais c'est cadeau, et lorsque c'est utile, lorsque ça fait plaisir, je tiens ma récompense.

L'écriture. 

 Lorsque Sophie a annoncé le challenge, il m'a paru impossible d'écrire un billet par jour. L'incertitude des lendemains. Si on n'avait pas pu programmer, puiser dans les stocks, je ne l'aurais pas fait. Certaine que l'avenir me ferait trébucher. C'est un défaut, j'ai toujours l'impression que je ne ferai pas ce que je veux de demain.
Alors, j'ai puisé dans les réserves et remis des billets à l'honneur. Ce fut sans aucun doute une facilité, mais ça m'a rassurée. Sans ce joker-là aurais-je tenu la distance ? On verra l'an prochain.  En tous cas, ce fut l'occasion de présenter ce travail à d'autres, de dépoussiérer un peu et de recommencer à avancer.
L'arsenic a gagné trois ou quatre histoires, c'est votre drogue préférée;
Les loups sont de nouveau à l'honneur et en chantier.
Et puis grace à ces piliers là, quelques billets sans filet, de ceux qui viennent sans prévenir, qui s'invitent, qui attendaient là que Sophie les mette au monde. Sous le grand chêne de la généalogie poitevine, j'ai abrité mes p'tites plantes exotiques. Au p'tit monde des lecteurs que ces billets ont ému,  merci.


La lecture. 

Quelle richesse tous ces billets, ces recherches, tous ces personnages du passé que nous avons partagé, ces cultures si différentes les olives, la neige, les tisserands, les scieurs de long, les poilus... Tant et tant de billets encore à lire, d'autres à relire. Tant d'émotions, de dures vies, les visages, les prénoms, de l'Histoire, la mémoire.
Des méthodes, du vocabulaire, des envies de balades, de voyage, des archives insolites à répertorier.
La diversité des écritures de chacun, l'intime qui s'invite, l'humour, le partage, les différences, la tolérance.
Un monde plutôt réconfortant que celui des généalogistes !

La place que ça prend. 
Le challenge s'est invité à table, à la veillée, au café du matin, comme chez nombre de challengeurs je crois. Très addictif cette récréation ! Pour une fois ce sont les enfants qui m'ont fait la morale (Maman ton téléphone bip à table....)

L'entraide. 

Comprendre un acte, une époque, partager, expliquer, apprendre, rebondir. Réfléchir sur un sujet à plusieurs voix, l'ADN, l'abandon, le mariage, trouver des pistes, des ponts entre les uns et les autres...

La méthodologie. 

Apprendre par l'exemple, par le jeu, par ce jeu. A travers les billets des autres, comprendre les démarches de progression, les thèmes retenus, les astuces. Déduire ensemble.

Les bonnes résolutions 

Il y en a beaucoup qui viennent à l'esprit. Plus de rigueur, plus d'organisation.
D'un autre coté, que serait un repaire de sorcière bien rangé, dépoussiéré, étagères d'aplomb, dossiers tout étiquetés ? Je m'y ennuierai sans doute et vous aussi. Ce n'est pas ce que j'ai à donner et ce n'est pas ce qu'on vient chercher ici.
Malgré tout j'essaierai d'organiser un peu tout ce bazar.
programmer quelques publications, je le fais très peu, j'ai tort c'est bien. Préparer quelques billets d'avance, rédiger des brouillons, les garder sous le coude pour continuer à faire vivre le blog lorsque le travail accapare sur un sujet. C'est aussi une bonne manière de se concentrer sans pour autant laisser le blog en dormance.

Vous. 
Derrière ce challenge, il y avait vous.
Lecteurs,  Bloggeurs, magiques. Vous avez été magiques. Commentaires, gazouillis, une complicité s'est révélée, une bonne ambiance, une certaine décontraction, des moments d'émotion, sur la durée on se livre forcément...
La diversité des billets, des styles invitait à l'écriture, dédramatisait l'affaire, il n'y a pas de note à cet exercice  et tout à gagner sans besoin de récompense. C'est ça la magie de la vie.
Et parmi nous...
Sophie  l'accoucheuse de mots, Roland l'instituteur,  chacun veilla à sa manière à ne laisser personne en chemin. Donner le temps qu'il faut à chacun, encourager.
Des perles, des scoops, des listes pour retrouver chacun quel travail gigantesque !
Parfois on a surpris à lire sur notre épaule de grosses pointures intimidantes : Gallica service public qui veille sur son public dans un gagnant-gagnant réciproque, La Revue Française de Généalogie, fidèle à sa ligne éditoriale, proximité, complicité, bienveillance, Frédéric Plancard (Le Blog généalogique de l'Est Républicain),  Emmanuel Laurentin (La fabrique de l'histoire, France Culture). On a de la chance de sentir ces encouragements là !


Sophie, encore merci et j'espère à l'année prochaine ! 




Z comme Zigouiller #challengeAZ.



Le Z de Zigouiller en écho au A de Arsenic !

Bouziller, escarper, ratatiner, faire suer le chêne sur le trimard, scionner, faire la grande soulasse, dessouder, aller à la retape, esbasir, crounir, escapoucher, dégeler, lessiver, fourlourer, escapoucher, sauter à la capahut, sacailler, balinstriquer, ébouser,  taupiner, ebobir, bûter, escoffier, estourbir, envoyer à Mortaigne...


Quelques qualificatifs pour 2755 protagonistes de petites affaires criminelles !


Venez, fouillez, comme dit le proverbe, vous avez trouvé votre prince, décrochez votre pendu  ! De A comme Abadie à Z comme Zingerlet, il y en a pour tous les patronymes ! De A comme Adriers à V comme Vouneuil-sur-Vienne , il y en a pour tous les p'tits villages ! 
Les p'tites affaires criminelles le disent haut et fort : Nous au village aussi l'on a de beaux Z'assassinats !

C'est pas seulement à Paris
Que le crime fleurit
Nous, au village, aussi, l'on a
De beaux assassinats

Il avait la tête chenue
Et le coeur ingénu
Il eut un retour de printemps
Pour une de vingt ans

Mais la chair fraîch', la tendre chair
Mon vieux, ça coûte cher
Au bout de cinq à six baisers
Son or fut épuisé

Quand sa menotte elle a tendue
Triste, il a répondu
Qu'il était pauvre comme Job
Elle a remis sa rob'

Elle alla quérir son coquin
Qu'avait l'appât du gain
Sont revenus chez le grigou
Faire un bien mauvais coup

Et pendant qu'il le lui tenait
Elle l'assassinait
On dit que, quand il expira
La langue ell' lui montra

Mirent tout sens dessus dessous
Trouvèrent pas un sou
Mais des lettres de créanciers
Mais des saisies d'huissiers

Alors, prise d'un vrai remords
Elle eut chagrin du mort
Et, sur lui, tombant à genoux,
Ell' dit : " Pardonne-nous ! "

Quand les gendarm's sont arrivés
En pleurs ils l'ont trouvée
C'est une larme au fond des yeux
Qui lui valut les cieux

Et le matin qu'on la pendit
Ell' fut en paradis
Certains dévots, depuis ce temps
Sont un peu mécontents

C'est pas seulement à Paris
Que le crime fleurit
Nous, au village, aussi, l'on a
De beaux assassinats

Paroles et Musique: Georges Brassens   1962 © Editions musicales 57

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lundi 29 avril 2013

Y d'une branche à l'autre #challengeAZ


Y d'une extrémité à l'autre de l'arbre !
Du Levant au couchant.
A l'Est, loin là-bas, loin derrière,
Yahech,
Le p'tit gars du pays du Levant.
Yahech Jacob est le grand-père maternel de mon grand-père.
Je ne sais rien de lui.
Rien.
Ni date de naissance, ni date de décès.
Rien.
Il se marie avec Rebecca Granchis, je ne sais quand, et ils auront ensemble une petite Mercada en 1877.  Peut-être d'autres enfants.
Elle-même se mariera avec Lazare Catalan à Constantinople et ils auront ensemble six enfants dont mon grand-père Théodore.
Enfin Théodore c'est le prénom qu'il adoptera en France, car à Constantinople, il nait Tchèle.
Je ne sais rien ?
Ce n'est pas tout à fait vrai. Je sais l'essentiel.
Chaque arbre si petit soit-il raconte une histoire qui nourrit les pousses de la vie.
Il suffit de savoir en tirer la sève.

Je sais la lumière de l'Orient, les senteurs du printemps, les olives, les poivrons, le café qui raconte,
le caviar d'aubergines...

Je sais l'essentiel de ce qu'il y a à apprendre de ce voyage dans le temps.
Je sais la volonté farouche de vivre, là où l'histoire vous mène.
Je sais la détermination de laisser le passé derrière, et je sais pourquoi.
Laisser le passé derrière, l'oublier, jusqu'à ne pas transmettre sa langue.
Pourquoi ?
Pourquoi ne pas transmettre sa langue ? Alors qu'on l'a transmise pendant 4 siècles ?
Le judéo-espagnol perdu en une migration.
Pourquoi ?
Pour enfin faire confiance à la terre d'accueil prochaine et y élever ses enfants.
Pour rompre avec la communauté.
Comme un nouveau départ.
Avec le projet que ces enfants-là soient les meilleurs pour ce pays-là.
Une ambition ?
Plus que ça.
L'envie enfin de prendre racine ici.
Et brasser les cartes avec un incroyable tolérance, en reléguant la religion, la tradition à leur juste place :
derrière.
Un exil, une libération.
Je sais assez de ce passé pour ne pas le laisser tomber dans l'oubli.
Je ne sais pas si quelqu'un après moi le portera encore, tant cette assimilation à la française et si bien consentie, a fait de ma mère, de mes cousins, de  moi, de mes enfants, de mon petit-fils,
 des français.
Tout simplement.
Mon petit-fils...
Victor,
L'autre Y à l'autre bout de l'arbre.
Et moi entre eux,
comme un Y,
Un bras vers le passé, un bras vers le présent,
Les pieds dans une terre d'accueil.
D'un Y à l'autre.
Yonnet Godard, un p'tit gars de la Charente Maritime,
une généalogie à conquérir,
Yahech, un p'tit gars du Levant.
Deux patronymes à raconter doucement,
en naviguant d'une rive à l'autre,
et en gardant à jamais, l'incertitude de l'ancrage.