mardi 23 janvier 2018

Apothicaires - La Chronique de Thierry Péronnet - Dossier de presse.



Dans un article de la NR du 03-08-2012 « les médecins qui soignaient les rois » Robert Ducluzeau interrogé cite un certain François Citoys médecin. Ce François Citoys fut docteur régent de la faculté de médecine de Poitiers, il finit par être le médecin de Richelieu et du roi Louis XIII. C’est le fils d’un apothicaire et le petit-fils d’un imprimeur. Les Citoys habitaient dans une boutique d’apothicaire à Poitiers qui existe toujours, c’est la pharmacie du Marché le long de Notre-Dame-la-Grande dans le prolongement de la Grand-Rue. Si on ne connait pas la date de construction de cette boutique on peut en revanche connaitre celle de la façade. Elle date de 1573-1574, le propriétaire a passé un contrat avec un maçon conservé aux archives départementales, avec le plan de la façade joint, on y reconnait les corniches délimitant chaque niveau, les fenêtres à meneaux qui subsistent dans celle du troisième étage et l’œil de bœuf tout en haut du pignon en particulier.

On trouve le portrait en pied de François Citoys aux archives de la Vienne, dans une série inachevée de 8 portraits des régents de la faculté de médecine faits avant 1620. On peut se poser les questions de savoir qui a fait ces portraits, quand ont-ils étaient faits et pourquoi sont-ils inachevés. L’auteur de ces peintures c’est Pierre Lepilleur décédé en 1619-1620, qui signe d’une main tenant une plume. Certains détails des portraits inachevés vont dans ce sens, en particulier il dessine des doigts longs, effilés et qui rebiquent vers le haut comme dans sa signature. Son décès en 1619-1620 expliquerait le non achèvement des peintures. Il est marié avec Françoise Demarnef fille d’une autre famille d’imprimeurs de la cité Pictave. Radegonde Demarnef la tante de cette dernière est mariée avec Thomas Garnier un apothicaire père d’un autre Thomas Garnier apothicaire et grand-père de Jean Garnier docteur régent de la faculté intronisé en 1621 par François Citoys lui-même. La maison et la boutique d’apothicaire des Garnier étaient situées contre la tour Maubergeon dans le square Jeanne d’Arc actuel, vis-à-vis des « Dames de France » et fut détruite au milieu du 19ème siècle.


La coutume voulait qu’à l’intronisation d’un nouveau régent à la faculté le père de l’intronisé offre un banquet en l’honneur des régents. Celui-ci aurait-il payé en plus la réalisation de leurs portraits pour favoriser les desseins de son fils, en flattant leur vanité ?