mardi 24 décembre 2013

Petit Noël né à Noël - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 24/25/12/2013.

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Le Père Noël et la Cigogne. Nuits magiques dans la Vienne.
La plus ancienne et la plus magique des saintes nuits eut lieu dans le petit village de Monts-sur-Guesnes en 1580. Ce soir-là, Robertine Robin et Gilette Viaux sont venues à pied dans la petite église, comme tous les paroissiens du village, autour de leur curé. Appuyées  sur le bras de leurs époux respectifs François Alain et Gilles Du Mazeau, ni l’une ni l’autre ne chemine très vite, tant leur silhouette est arrondie.  Mais pour la messe de minuit, tout le village doit être  là.  Le chemin du retour n’a pas du être très facile pour Robertine et cette marche nocturne n’est  sans doute pas sans conséquence sur la suite des heureux évènements !  Son époux  a-t-il eu le temps d’aller chercher la matrone ? On en doute, car c’est  à deux heures du matin, qu’elle  lui a donné un fils. La même nuit,  dans la maison voisine, Gilles et Gillette s’émerveillent eux aussi sur une  petite frimousse qui voit le jour. Deux naissances, la nuit de Noël dans un village de moins de 600 habitants, quel évènement ! On les prénomma tous deux Noël, comme il se doit !  
A Lhommaizé en 1622, l’évènement amuse Monsieur le curé qui le mentionne dans son registre : la petite Mesmin est « baptisée Noëlle parce qu’elle est née le jour de Noël »! Cependant la plupart du temps, aucun commentaire n’est fait.
Nommer l’enfant né un 25 Décembre « Noël » est une tradition qui remonte au XIIIème siècle dans notre pays. Les relevés  des naissances  établis par les généalogistes de la Vienne, nous permettent de retrouver du XVIème au XXème siècle, quarante-cinq communes  et soixante-douze enfants concernés par ce prénom singulier. La parité est loin d’être respectée, on compte 57 garçons pour 15 filles ! A  Loudun, Saint-Jean-de-Sauves, La Chaussée ou Mont-sur-Guesnes, on  compte à travers les âges, plus de quatre petits Noël dans les sabots des villageois ! Naître un 25 décembre est un hasard du calendrier qui tient parfois de la transmission générationnelle ! Ainsi voici deux p’tits Martin à Gouex ( 1745 et 1751), les  cousins Proust de Messais  (1755 et 1762), les p’tits Réau de Chouppes et Vouillé nés à trente ans d’intervalle (1738 et 1768),  et les deux p’tits Trillaud de St-Gaudent (1840 et 1869). Mais chez les Turquois, naître au pied du sapin devient  une tradition familiale : en voici un à Chouppes en 1726, et deux autres à La Chaussée en 1678 et 1725. Quant aux Guilbaut de Bournant, en 1635, on nait Noël et à Noël…de père en fils !
Prudence salutaire sans doute, on ne s’étonnera pas de ne retrouver aucun petit Noël le 5 Nivôse de l’an II et années  suivantes ! Les révolutions passent et la tradition reprend à Saint-Gaudent en 1840. Elle connaitra ses périodes de gloire avec une année particulièrement faste en 1948 où naîtront 1272 petits poupons à bonnet rouge bordé de blanc ! Apogée suivie d’un irrémédiable déclin, puisqu’en  2010, on ne compte plus que 26 enfants au prénom éponyme.  Le  choix du prénom, qu’on espère murement réfléchi n’obéit plus au hasard du calendrier, mais parfois encore aux évènements de l’actualité…
 Quant au petit Jésus du 25 décembre, sachez qu’il est fils unique dans notre département. Il est né en 1842 à Vivonne de Pierre Thibault et Marguerite Thomas !
A l’heure où s’écrivent ces lignes, nul ne sait encore combien de berceaux se rempliront au pied du sapin. Mais à tous ces nouveau-nés du covoiturage de la cigogne et du Père Noël, nous adressons tous nos meilleurs vœux de santé, bonheur et longue vie !

Les p'tits Noël des Archives - Dans Centre Presse aujourd'hui !


Sous l'oeil attentif de la Befana, 
le feu crépite, 
le sapin clignote, 
et le vent souffle...


Avec une pensée toute particulière 
pour les maisons douillettes 
 l'on ne sait pas encore qui, 
du vieux barbu ou de la cigogne,
terminera la course en tête...


Joyeux Noël à tous ! 

Grâce à vos commentaires on aura peut-être ...Un p'tit plus pour le tout !

jeudi 19 décembre 2013

Arsenic et vieilles archives. Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 19/12/2013.

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La poudre de succession : Arsenic la bien nommée ! Insecticide, pesticide, disponible, comme la haine qui suinte des murs aux oreilles assourdies de querelles ménagères. On la croit du genre féminin, c'est faux. Au Master-Chef de la paix des ménages, les marmitons s’accordent essentiellement au masculin !
Voyez Bardon, en 1804, garçon meunier au moulin Leroy à la Chapelle-Montreuil. Il rentre chez lui et cherche à éloigner épouse et enfants. A ses filles, il propose du migé qu’il a fait lui-même ! De retour, la femme Bardon trouve les petites épuisées de douleurs abdominales. Elle accuse son mari. Les enfants vomissent du sang et on trouve dans les matières une substance blanche : le crime est signé ! Le bruit se repend : Bardon a voulu assassiner ses enfants ! La plus jeune succombe au bout de 7 jours de souffrance. L'ainée se remet. On ordonne une enquête et une autopsie. Pas de trace du poison. Bardon est acquitté.
A Sossay, la même année, Louis Lambleux est furieux. L’héritage de sa belle-mère va lui passer sous le nez. Lambleux va chez sa belle-soeur jouer les marmitons. Il s'assoit près du feu, fait mine de surveiller la soupe, va jusqu'à « tourner la cuillère pour faire rentrer le chou dans le pot » ! Quelle sollicitude !  A sa main, une tabatière qu'il ne quitte pas... La vieille, sa seconde fille, hormis Lambleux, toute la tablée est prise de maux de ventre! Même les chiens à qui l’on a donné les restes vont mal ! On ne roule pas comme ça une belle-mère dans l'arsenic ! Les soupçons s’installent. Trois ans plus tard, un soir de Nivôse, on trouve Audouard,  assassiné sur le chemin. Lambleux le coléreux l'avait menacé ouvertement devant témoins. La gendarmerie trouve chez lui des vêtements tâchés de sang, fraichement lavés. L’arsenic est un plat qui se mange froid, Lambleux est inculpé pour les deux affaires. Le tribunal ne retient pas l'empoisonnement, mais le condamne à 20 ans de fers pour le meurtre d’Audouard.
Et que dire de Dubreuil à Jaunay-Clan ? Ce soir d’octobre 1794, il rentre tard. Taciturne et titubant . Sa femme s’éloigne quelques instants. A son retour dans la pièce, elle trouve son homme détendu, presque tendre. Il lui propose de boire le potage qu’elle a cuisiné. Elle se méfie et quitte la pièce. Lui part chasser dans la nuit. Tranquille enfin, dans la maison vide, elle revient se servir un bol de soupe.
Est-ce l'amerture de sa morne vie qui à la première gorgée, glisse dans son corps un gout acre ? Sous sa langue roulent des petits grumeaux durs, comme autant de grains au sablier du temps perdu. Elle croit comprendre, se précipite chez sa voisine, La femme L'Epée. Dubreuil a empoisonné la soupe, elle le sait !  A la surface du potage, une poudre blanche flotte. Au retour du mari, L’Epée accuse. Dubreuil   jette le pot à terre comme un aveu. En attendant les gendarmes, La femme L'Epée recueille quelques grammes de poudre sur le bord de la terre cuite brisée et les enveloppe dans un petit papier. Le mari violent est arrêté.
On perquisitionne la maison. La voisine confie son trésor  aux enquêteurs. C’est bien de l’arsenic ! Certes l’épouse est battue régulièrement, mais il n’y a pas mort d’homme, et la présomption d’innocence vaut à Dubreuil d’être acquitté…
Parmi tous ces toqués des crimes assaisonnés, bien peu payèrent la note et l’indulgence du jury en laissa sans doute plus d’une sur sa faim…
Source : AD 86.






jeudi 12 décembre 2013

Voler et brûler les pieds - Lulu Archive dans Centre Presse - 12/12/2013

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On n’alarmera jamais assez sur les dangers des feux de cheminée,  par les hivers qui grelottent ! Mais ils ne sont pas toujours ceux que l’on craint. Les Brûleurs de pied sont des saisonniers, portés par les vents froids, la neige et les frimas, poussés par la faim et la misère. Hordes sauvages, ils tracent leur route de village en village, de maison en maison. Ils sont prêts à toutes les extrémités en s'attaquant aux nôtres, pour arriver à leurs fins... Craignons les braises sur lesquelles souffle la misère !
Lorsqu’ils arrivent à huit la nuit du 11 Prairial An IV, les Barré de Coussay sont couchés. Ils s’emparent du vieux, sous les yeux de sa femme. Ils le ligotent, le frappent, le jettent à terre, s’emparent de ce qui leur parait être de valeur. Mais le butin est maigre, comme souvent. Alors, ils jettent un jupon sur le visage de la vieille, la ligotent à son tour, et commencent la torture, avec méthode, tellement à l’identique d’une agression à l’autre, d’un village à l’autre, d’une région à l’autre, que la justice en fait un délit à part entière : « vol et brûlements de pieds ». Une méthode qui ressemble à un rituel, qui sévit à travers la France,  à tel point que la presse s’en inquiète, à tel point que les élus s’en alarment. Les bandes se connaissent, les procès se recoupent.
Le but n’est pas de tuer, mais de trouver le magot. Les blessures infligées sont toujours graves, elles laissent des séquelles et la mort est souvent au bout de cette nuit noire. Les brûleurs de pieds sont dans la Vienne. Leur arme ? La cheminée de la maison. Ce soir là, le fils Barré 22 ans les a entendus arriver. Il est allé chercher les voisins. Les voleurs s’enfuient en catastrophe, laissant derrière eux un bâton et un couteau. Louise Guillon, sa mère, est blessée, gravement. Une semaine après l’attaque, les procédures commencent. Louise raconte. Elle a reconnu le bâton d’un certain Leclerc, les quatre qui étaient dans la maison avaient un fort accent loudunais et ressemblaient à des bourgeois. Etienne, le fils Barré revient sur ses déclarations et dénonce. Ce sont les frères Gaubert² qu’il a vus ainsi que Suffiseau et Leclerc le cordonnier. Leclerc avouera, mais dira avoir été entrainé. Il charge Suffiseau et les frères Gaubert. Suffiseau nie. Il dit que c’est son libertinage qui le perd, qu’on cherche à se venger de lui ! Les frères Gaubert nient aussi. François Suffiseau  Pierre et René Gaubert  François Provost, Pierre Leclerc et Louis Meunier sont condamnés à mort.  Gasselin , le joueur de violon est condamné par contumace.
L’affaire prend de l’ampleur, des clans se forment, des témoins viennent défendre Suffiseau et les frères Gaubert,  tandis que d’autres les accablent. Mauvaise vie, petits larcins, tout est à charge. L’appel très circonstancié, sur une bonne vingtaine de pages, plaide le doute. En vain.
 Les six doivent être exécutés dans les 24 H. C’est la loi. Impossible dit le bourreau, ils sont trop nombreux ! Il demande de l’aide et l’exécution est reportée au 30 Messidor. Les condamnés arrivent sur la place de la liberté à Poitiers en tombereau sous grosse escorte. L’ordre est difficile à maintenir… Juste avant l’exécution, Pierre Leclerc, et Louis Meunier tout en donnant des précisions sur d’autres affaires similaires en cours de jugement, disculpent Pierre Gaubert, en vain, il sera comme les cinq autres, guillotiné.


jeudi 5 décembre 2013

Des esclaves en Poitou -Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 5/12/2013.

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Pour que soit aboli l’esclavage,  de grandes et belles voix se sont levées, haut et fort, parfois au péril de leur vie, pour aboutir au décret du 27 avril 1848. A ces hommes illustres répondent, modestement, de 1684 à 1790, Georges, Vincent, Victor, Françoise et Henriette, éclairant de la faible mais scintillante lueur laissée dans les registres,ce douloureux chemin de notre histoire. 

A Vicq-sur-Gartempe,  le 8 octobre 1694, George meurt sans bruit et sans parent, à 15 ans, nègre de nation,  domestique à Boisgarnault. Le commerce triangulaire a commencé en France vingt ans plus tôt.

Soixante ans plus tard, le 30 avril 1758, à La Roche-Posay, Vincent, mulâtre de feu Jacques Delafon, venu des Isles de St-Domingue, 15 ans est baptisé sous condition. Il signe le registre « U.L.B Mulatre »! A moins qu’il ne s’agisse de la plume de sa marraine qui anticipe une compétence qu’elle ne tardera pas à lui transmettre ! Les écritures sont si proches ! Quand à Messire Louis Robin, parrain, chevalier et ancien capitaine est-ce la lecture des textes de Montesquieu ou ceux d’un autre Chevalier , de Jaucourt qui éclairèrent son esprit ?  


En 1775, à Palluau, en Vendée, le baptème de Victor fait grand bruit. Les Affiches du Poitou en font mention. Victor, jeune nègre de 12 ans est né en Afrique à Cérerès  ( le Sénégal d’aujourd’hui) il appartient à M. Duchâteau, entreposeur du tabac qui  promet de le faire instruire. La foule nombreuse se presse à la cérémonie qui a lieu en présence de 15 prêtres ! 

On salue le zèle et la piété de M. Duchâteau et l’occasion est donnée à la Religion comme à l’humanité de proscrire l’esclavage et l’ignorance ! Le siècle a ses lumières.

 A Saint-Sauvant, le 23 janvier 1790, Henriette négresse de Mr Andraut, paroisse de Saint Martin, a-t-elle voulu s’échapper ? Elle meurt en bordure du bourg. La révolution française ne s’est toujours pas décidée à abolir l’esclavage.

A Bonnes, qui est Françoise ? Le 4 Octobre 1791, elle meurt à 34 ans, au château de Loubressay, fille naturelle d’un père inconnu et de Marie-Jeanne négresse libre de St Domingue. Le jardinier, le garde-champêtre, les sacristains et de nombreux autres sont autour d’elle dans le petit cimetière. Et que veut nous dire Desmeurs le curé en traçant le « De » de Demoiselle en marge de cet acte ? Une semaine avant, à Paris, Edmond Dubois-Crancé, député jacobin obtient par un vote de la Constituante « l’abolition de l’esclavage et l’égalité des hommes de toutes les couleurs ».

Abolition, retour en arrière et enfin le décret du 27 avril 1848, la presse locale du Poitou mentionne l’abolition de l’esclavage !


lundi 2 décembre 2013

De Bertillon à l'ADN !


De Bertillon à l'ADN !
Du poêle à charbon à la cybercriminalité ! 
De la mondaine à l'appât ! 
Le 36 se met sur son 31
avant de filer à l'anglaise au Batignolles ! 
 Laissez-vous prendre en filature, l'expo est passionnante, 
avec des guides aux p'tits oignons, qu'on suit pieds et poings liés et qu'on n'hésite pas à cuisiner!
Des crimes qui font l'histoire et dont on se souvient ou pas. 
Des confidences, des nostalgies, des photos inédites, des films, des bouquins,
 les p'tites affaires dans la grande Histoire, 
les p'tites histoires des grandes affaires, 
les trous de serrure...
Des conférences passionnantes, variées, didactiques. 
Les poulets ont leur histoire, et ils la racontent bien ! 







jeudi 28 novembre 2013

Pionnier dans l'accouchement - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 28/11/2013.

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S’il avait mis, comme ses frères, ses pas dans ceux de son père, il aurait eu de la farine aux semelles : maîtres pâtissiers sur Poitiers, les Maury régalèrent la cité. Mais parmi les fils d’Hilaire, Joseph baptisé le neuf février 1737 à Notre-Dame-la-Grande, choisit un autre destin, il sera chirurgien. A 23 ans, Il épouse Marie Magdeleine Munyer, fille de maître serrurier, avec qui il aura neuf enfants !
Alors qu’il est encore jeune dans son exercice, c’est une sage-femme qui va le lier au destin des femmes. 1765, Mme Du Coudray parcourt la France pour enseigner l’art des accouchements, elle vient à Poitiers à la demande pressante de M.de Blossac. Son but: former les femmes des campagnes, où la mortalité périnatale est dramatique. Sa méthode : aux élèves illettrées, il faut apprendre en faisant plutôt qu’en lisant ! Ses outils: sa machine, une idée de génie, qui reproduit sous forme d’une poupée de tissu, savamment cousue, l’anatomie de la femme et de l’enfant à naître, permettant de simuler les présentations et les gestes à faire. Maury est enthousiaste. Il participe à la formation menée pendant 6 mois. Notre royale émissaire le désigne pour poursuivre l’enseignement régional, elle lui laisse une machine et son manuel.
Maury s’attelle à la tâche, recrute dans les villages, par voie d’affichage et enseigne chez lui. Les élèves sont sélectionnées par le curé, elles doivent être jeunes, de bonnes mœurs, en bonne santé. L’enseignement est de deux mois, rudimentaire, clôturé par un examen, les diplômées obtiennent le titre de « maîtresse sage-femme ». Les Affiches du Poitou, quotidien de l’époque, vantent les résultats de cet enseignement et nous font connaitre les villages de la Vienne qui ont bénéficié des premiers progrès de santé publique !
Arrive la Révolution. Le 24 mars 1791, Maury prononce devant le Comité de Surveillance Révolutionnaire, un plaidoyer pour la poursuite de ses cours d’accouchement, il exprime son patriotisme, le comité loue son dévouement à la chose publique. Dès lors les affiches changent de style, l’emphase est là, mais le fond du discours reste le même. Apprendre l’Art des accouchements c’est « servir la patrie » ! Sans mentionner le chemin parcouru avant elle, la Révolution s’attribue le mérite et l’initiative de ce sauvetage de l’humanité  naissante et gémissante ! Les officiers municipaux ont pris la place des curés.  Qu’importe le régime, Maury l’humaniste poursuit sa mission, suivi à Chauvigny et Loudun par d’autres chirurgiens souhaitant organiser une formation de proximité.
Maury est sur tous les fronts. On le croise dans les prisons, auprès des inculpées. A la direction de L’Hôtel Dieu, il enseigne aux carabins. Une année durant, les guerres de Vendée l’obligent à interrompre ses cours, les blessés sont si nombreux : « je ne peux me livrer à autre chose qu’à m’occuper du matin jusqu’au soir du soin de les soulager ». Mais c’est à son initiative que l’enseignement reprend et ce jusqu’en 1795. Après trente ans de bons et loyaux services, Maury cesse son activité, reprise partiellement et épisodiquement par ses successeurs Canolle et  Gagnard. Le Journal de la Vienne  couvre le vieux maître d’éloges : « La patrie réclame de ses talents cette preuve de son amour pour l’humanité et pour la chirurgie. ». L’Art des accouchements a déjà ses nostalgiques !
Au bout d’une longue vie au service des femmes, Maury s’éteint à Poitiers en 1808. Si l’efficacité de son enseignement fut contestée, nul ne peut douter de son humanisme, de son dévouement. Les quelques lettres qu’il nous a laissé témoignent qu’il fut un ardent défenseur des femmes, acteur convaincu de la santé publique. Il faudra attendre 1842, pour que Poitiers, après un trop long travail de gestation, dernière, avec Arras, parmi les grandes villes de France, accouche enfin d’une maternité…

Sources : AD 86 Série L210 et MSAO 1918




vendredi 22 novembre 2013

#ChallengeAZ 2014 - Echo à la Gazette !


Il n'a pas encore fait sa lettre au Père Noël, ni embrassé son aimé sous le gui, ni croqué la galette, ni vu passer les cloches, mais qu'importe, le généabloggeur qui gazouille n'a qu'un refrain en tête, le challengeAZ 2014. Il y pense en se rasant, en rasant les autres à table, en se levant, en twittant, en indexant...
Les règles du jeu sont simples, enfin ont l'air simples : poster sur son blog personnel, un article par jour, tous les jours, sauf le dimanche, chaque jour correspond à une lettre de l'alphabet, de A à  Z et chaque article doit être en phase avec cette lettre mais aussi avec la généalogie, son organisation, ses découvertes.
Ainsi, on peut choisir A comme  "Tonton Arsène" et B comme " les Bonnets de Bretagne", W comme Winter in the World War Wouane (oui on a le droit de parler anglais) ou K comme " Karacho le  Karandach  du Képi"(on a le droit de parler russe)...
Pour ce concerto en l'A mineur, un seul Chef d'orchestre, Sophie Boudarel (qui pourrait être un sujet d'article en S ou en B, pour ceux qui ont encore besoin qu'on leur mette les points sur les I ) ! Sophie qui dans sa grande sagesse, invite dès maintenant le bloggeur à penser sa préparation du challenge et à partager celle-ci histoire de nous mettre progressivement en appétit.
Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.............. Zutttttttttttttttt alors ! Anticiper n'est pas vraiment le fort de la maison,  voici néanmoins ce qui mijote dans le chaudron pour le mois de juin !
  • La sorcière par nature fait l'intéressante. Enfin essaie. L'année passée, elle avait challengé sur tous les fronts de tous ses blogs... et tenu. Cette année,elle change son fusil d'épaule : un seul thème sur le blog dédié :
  • Pour ceux qui suivent, ce choix sera une évidence, le point d'orgue d'une belle aventure généalogique.  Pour les autres, espérons que ces lectures seront l'occasion de découvrir un beau personnage féminin du village d'Availles, du pays de France et au delà de l'histoire des femmes. Aucun lien de parenté entre la sorcière et Cora si ce n'est qu'elles sont toutes les deux nées à Paris et ont atterri dans le Poitou en suivant leurs maris ! 
  • Un #challengeAZ pour Cora, un peu comme un dictionnaire amoureux, qui laisse à son auteur l'opportunité de décliner chaque lettre en plusieurs écritures, majuscule, italique, minuscule, à la plume ou au crayon, au gré des fantaisies et des vagabondages de l'esprit. 
  • Enfin, présenter ce projet, c'est tenter un début d'organisation :
    • L'an passé la sorcière avait fait un beau tableau excell avec des couleurs de bonne élève : vert (article prêt et programmé) orange (à peu près près donc pas programmé), rouge (page blanche, je sèche). Impossible de remettre la main sur cette oeuvre.  
    • Cette année la sorcière commence avec un p'tit cahier de brouillon ancien, acheté à la brocante de Chatellerault.  Une page par lettre et quelques mots clé, C comme Cataudière, Q comme Quinçay. 
    • Le challenge c'est aussi le plaisir de lire les autres, de commenter, de s'émouvoir. Autant que possible faire court, pour laisser à chacun le plaisir de lire les autres. 
    • Et enfin pour ne rien manquer du challengeAZ, suivre le blog, facebook ou twitter. 
Vous aimez la généalogie, l'archive, l'histoire vivante, n'hésitez pas à participer. Il faut et il suffit d'un blog et d'un peu d'imagination ! 










jeudi 14 novembre 2013

Le curé sauve sa tête ! Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 14/11/2013.


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Capion, vicaire à Thenezay, a prêté serment à la République et vient à Poitiers se marier ! Qu'a-t-il pu dire à la Porte de Paris ? Toujours est-il, qu'il est dénoncé pour suspicion de propos contre-révolutionnaires :

Plus d’une centaine de prêtres de tous âges, de toutes conditions, arrêtés, guillotinés ou déportés dans les Archives Criminelles Révolutionnaires. Rares sont ceux qui purent se défendre.
Capion bénéficia du soutien de sa commune, mais son arme secrète c’est sa plume !

Il est à présumer Citoyen, que l’on a trompé ta religion sur
ma conduite. Car il ne tombe pas sous le sens que tu ais mis depuis plus d’un
mois un citoyen en arrestation sans avoir pris
des renseignements pour savoir s’il est coupable ou non.
Sans chercher ici à connaitre mon calomniateur,  je me bornerai à analyser autant que le petit
espace de cette feuille me le permettra, la conduite que j’ai tenu depuis le
commencement de la révolution jusqu’au moment de mon arrestation.
Le fils d’un simple bucheron a qui la fortune ainsi qu’à son
fils  avait constamment tourné le dos, ne
peut avoir par sa naissance aucun motif qui
l’attache à l’ancien régime…
Celui qui travailla aux ouvrages pénibles de l’agriculture
jusqu’à 22 ans et qui ne cessa ce louable exercice qu’à la sollicitation de
quelques personnes qui croyant lui rendre service en le portant à se faire
prêtre, qui ne parvint à ce ci-devant état que par charité, qui depuis ne vécut
jamais que de charité, n’était certainement pas payé  pour être attaché à l’ancien régime….
Celui qui avant la Révolution n’avait jamais pu lier avec
les ci-devants nobles, ne peut être suspecté d’avoir adhéré ni trempé dans
leurs complots  contre la liberté du
peuple…
Celui qui sans hésiter, à prêté tous les serments prescrits
par les décrets et qui a toujours  tenu
une conduite conforme à ses serments, n’a pu avec justice être argué
d’incivisme….
Celui qui en public comme en particulier, a non seulement
presché l’obéissance aux loix et sollicité la jeunesse à voler à la défense de
la patrie, mais encore quoique  fort
pauvre, a donné à  plusieurs reprises à
boire et à manger et encore de l’argent, ne peut vraiment pas être regardé
comme contre-révolutionnaire.
Celui qui en 1792, sut inspirer à son frère âgé de 48 ans,
le désir et la volonté d’aller par les frontières pour défendre sa patrie, et
qui non obstant sa modique fortune lui donna à son départ la somme de cinquante
livres et qui depuis lui envoya encore à différentes fois, n’était certainement
pas l’ennemi de la patrie.
Celui qui au mois de Brumaire dernier, par ses soins et ses
dépenses redoublés, arracha des bras de la mort, un autre frère agé de 45 ans,
qui sortait des prisons de Saint Florent où il avait été détenu par les
Brigands, depuis le 5 Juillet de la même année, n’avait certainement pas varié
dans ses sentiments.
Celui qui dans le courant de Frimaire dernier, eut la
commission de faire le recensement des grains et de la population dans la
commune de Vasles, commission dont il s’acquitta avec autant de fidélité que de
zèle, n’était sans doute pas vu de mauvais œil par l’administration de son
district.
Un cidevant vicaire, qui a cessé dès le mois de Nivose
inclusivement toutes fonctions et depuis cette époque s’est totalement livré
aux pénibles travaux de l’agriculture ne peut sous aucun rapport être accusé
d’avoir troublé l’ordre ni manifesté aucune
mauvaise intention.
Enfin celui qui dans le courant de Floréal dernier fut
demandé par la municipalité pour être son
secrétaire greffier, et à laquelle demande, le Directoire du District de
Parthenay ne refusa son adhésion qu parce que celui-ci n’était pas marié,
n’avait certainement pas perdu la confiance de sa commune.
Celui-ci enfin, qui le dernier jour de Floréal n’était parti
de son domicile pour venir dans cette ville qu’avec des vues qui n’étaient rien
moins qu’inciviques, puisque c’était définitivement pour se marier à une
habitante de cette ville, ainsi qu’il en avait instruit sa municipalité avant
son départ. Peut-il être regardé comme suspect et être traité comme tel ?
Ce peut-il faire que dans un seul instant, un républicain, un vrai sans-culotte
ait perdu sa liberté ; ensemble tous les moyens de se faire
entendre ?
Sois bien persuadé Citoyen, que le républicain qui te parle
avec autant d’assurance que de franchise, souffre tous les maux imaginables, et
que le plus cruel  est de se voir
confondu avec les ennemis de la chose publique pour qui  sa détention
est un sujet d’alégresse, parce qu’il disent voyez à quoi lui a
servi  son patriotisme ? Ils
prennent de la occasion de calomnier les amis de la République.
Daignez Citoyen prendre en considération toutes ces
vérités.  Si j’ai été dénoncé, ce que je
ne puis croire ; fais moi part  des
griefs dont on m’accuse ; tu apprendras bientôt, que tu as oté la
liberté  à un citoyen qui n’a jamais
mérité de la perdre.
Ah cher Citoyen ! Si dans le moment où je te vis à la
Porte de Paris, j’eusse eu le bonheur de te connaitre que je me serais épargné
des peines : mais ne sachant pas que tu étais ministre de l’autorité
populaire, c’est ce qui fit que je ne te donnais pas une réponse aussi
satisfaisante que j’avais fait. Souviens toi, aussi cher Citoyen que tu me
promis de me revoir le lendemain, je suis encore à t’attendre et comme j’ai
encore quelque chose à te dire et que sous tous les rapports je ne puis confier
au papier, je te prie au nom de ce qu’il y a de plus sacré dans l’humanité de
venir me voir promptement et tu feras justice.
Salut et Fraternité.
Capion.
De la cidevant Visitation, le 6 Messidor An 2 de la
République Française, une indivisible et impérissable.




Exception à la règle de cette Terreur anti-cléricale, Capion sera libéré le 10 Messidor. 

jeudi 31 octobre 2013

Abracadabra !


Juste avant de partir en virée,
 perchée sur mon balai,
 je remets à l'honneur cet inventaire à la Prévert 
de nos sorcières du Poitou ! 
Avec une de mes illustrations fétiches. 


La Sorcellerie au féminin
  • AMALRIC Madeleine - (1599) - Montmorillon (86) : Sorcière qui allait au sabbat et qui accusée de onze homicides fut mise à mort à 75 ans dans la Baronnie de la Trimouille. (Source : Discours sommaire des sortilèges et vénéfices tirés des procès criminels jugés au siège roya de Montmorillon en 1599 page 49)
  • CHASTENET Léonarde - (1599) -  Montmorillon (86) : Vieille femme de 80 ans, mendiante en Poitou vers 1591 et sorcière. Confrontée avec Mathurin BONNEVAULT qui soutenait l'avoir vue au sabbat, elle confessa y être allée avec son mari et que le diable qui s'y montrait sous forme de bouc, et était une bête fort puante. Elle nia les maléfices dont on l'accusait. Cependant elle fut accusée par 19 témoins d'avoir fait mourir cinq laboureurs et plusieurs bestiaux. Condamnée, elle confessa avoir fait un pacte avec le diable, lui avait donné de ses cheveux et promis de faire tout le mal qu'il ordonnerait. La nuit le diable venait la voir dans sa prison sous forme d'un chat. Elle dit à ce chat qu'elle souhaitait mourir. Le diable lui présenta des morceaux de cire, qu'elle devait manger pour disparaitre. Mais elle n'osa le faire. On analysa les morceaux qui gardèrent leur mystère. Elle fut brulée avec ses morceaux de cire. (Source : Discours sommaire des sortilèges et vénéfices tirés des procès criminels jugés au siège roya de Montmorillon en 1599 page 49)
  • GARAUDE Andrée - (1475) -  Noirlieu (79) : Brûlée vive en 1475 à Bressuire, elle avait 56 ans, veuve depuis 18 ans et avait  passé quelques mois au service d'un bourgeois à Poitiers. Elle Participe à de nombreux sabbats nocturnes qui regroupent trente à quarante personnes. Accuse Jeanne SEGUINELLE femme de Nueil de l'avoir entrainée.  Sur commandement du diable " a pissé troys foiz ou bénister et fait deux foiz sa grosse matière" en la nef de l'église de Noirlieu !  Fabrique un petit voeu de cire qu'elle place à la porte de la chambre du valet du seigneur de Noirlieu. "incontinent mal luy prinst tellement qu'il ne povoit riens faire ne boyre ne manger que bien peu". Elle enlève le voeu et procède au désencorcellement.  Elle envoute le vicaire de Noirlieu avec un voeu de Jeanne THORU de Boesse, elle le désencorcelle en le lavant. Elle envoute le frère de Jean LECOMTE à Poitiers, Micheau qui l'avait traitée de vieille. Mais elle n'enlève pas le voeu et Micheau meurt (ordre du diable).  Empoisonne avec des poudres la chèvre de Jean THORU à Noirlieu. 
  • GIRAUDELLE - (XVème siècle) - Chaillé (85) : Vieille femme qui garde les troupeaux aux champs. fabrique un voeu pour  nuire au prieur de Chaillé et le fait baptiser par un prêtre de Tablier. Le prieur a du mal à mourir, elle en appelle aux démons, le toit de la maison du prieur s'écroule... Le prieur survit et confie son aventure à Jean VINCENT Prieur de Moutier qui écrira un ouvrage sur les arts magiques.
  • L'EFFRAYEE Thomine - (1458 ) - Andillé (86) : 60 ans veuve, a volé un bonnet chez sa patronne.
  • LEPREUSE anonyme - (XVème siècle) - Vaux (86) : Elle transporte des têtes de couleuvre et autres ingrédients, on l'enferme avec d'autres lépreux accusés et on brûle la coupable.
  • MOREL Jeanne - (1401) -  Velluire (85) : Veuve de Jean JOULAIN au Gué de Velluire a volé une oie et une paire de chaussures. Convaincue d'avoir envouté et fait périr plusieurs personnes. 
  • ROULLETTE Jeanne -  (1475) - Fontaine le Comte (86) : Veuve, plusieurs enfants dont deux filles à marier. Femme de J. GAVAY pauvre bonne femme. Accusée par son voisin Jean GAUVRIEL. Mais on lui rend justice  le 24 mai 1476 devant la Cour du Sénéchal de Poitiers.
  • DE VALESA Peronelle -  (1314) - Poitiers (86) : Sortilèges contre Jean de CHERCHEMONT chanoine de Ste Radegonde à Poitiers. Exécutée  à Paris en 1314. 
  • YVENASGE Marie (XVème siècle) - Loudun (86) : Fait mourir par le poison personnes et bêtes.

La sorcellerie au masculin
  • BETUIS DE LA GARINIERE Lucas -  (1469) - Commequiers (85) : Homme ivrogne blasphémateur, injurieur de personnes. Se sert de venins et poison de poudres. Frappé mortellement par Jean FAVEREAU laboureur de la Garinière, paroisse de Commequiers, reconnait avoir fait mourir le grand-père, le père et le beau-frère et un des enfants FAVEREAU.
  • BOBIN Nicolas - (1599) - Montmorillonn(86) : Confesse qu'il va au sabbat et se donne au diable qui lui fait renier Dieu et ses parents. Le Diable prend l'allure d'un homme noir, à la voix cassée. Il vient en homme ou en bouc. Bobin va au sabbat porté par le vent. Il utilise des poudres pour mal faire. Il porte la marque du diable sur l'épaule. Bobin donne et guérit au nom du Diable, et qu'il fait mourir parfois. (Source : Discours sommaire des sortilèges et vénéfices tirés des procès criminels jugés au siège royal de Montmorillon en 1599 page 49)
  • CAMUS Pierre (1377) - Champeaux (79) : Homme de conversation déshonnête, prenait pain et volaille chez les gens, savait détourner n'importe quelle femme du devoir ! 
  • DU LiGNON Berthomé - (1599) - Montmorillonn(86) : Avoue que son père l'a mené au sabbat dès sa jeunesse. A promis au diable son âme et son corps. A participé au grand sabbat de la St Jean dernière. Le diable un bouc  noir, lui donne quarante sous à chaque sabbat ainsi que des poudres pour faire des maléfices.
  • GABILLEAU Guillaume - 1497 - St Romain (86)
  • GUERINEAU Thouars (XVème siècle) - Thouars (79) : Louise BRUNELLE  lui refuse de la pâte pour faire le pain et tombe malade. Voit mourir son fils du même mal en cinq ans.
  • GAVAY Jean (XVème siècle) -  fils de sorcière, sa mère fut emprisonnée comme sorcière sa femme fut aussi accusée et emprisonnée. Familles de sorciers
  • DE LURE Guillaume dit HAMELINE - (1453) - St Benoist - (86) : Moine convaincu de sorcellerie.
  • DE MONTSORBIER Guillemot - (1429/1430) - Gençay (86) : Demande l'intervention de maître Thomas PELET pour lui confectionner un voeu de plomb en certains points des planètes, que PELET fait baptiser à St Porchaire de Poitiers. (AD 86 3H 1/725)
  • MATIVER Messire - (1446) - Lussac Mazerolles (86) : Prêtre chapelain à Lussac pour le seigneur de Mortemer et curé de Mazerolles, convaincu de sorcellerie, et accusé de plusieurs adultères, agressions et vol de nuit à la tête d'une bande. Il fait des voeux, les baptise, les débaptise "au nom de l'ennemi et pour nuire à autrui".
  • PANCEREAU Jean (XVème siècle) - Courlay (79) : Vit au village des Marchais paroisse de Courlay , marié 60 ans, maquignon en conflit avec ses voisins. A son procès Jean POITEVIN médecin affirme que tous dans sa famille sont sorciers. Jean DE LA FAYE compère sorcier de Jean PANCEREAUPANCEREAU utilise des poisons. Nombreux témoins à charge et victimes. SUITREAU Jean, meunier de l'Ebaupin, 30ans empoisonné; Au total de ses victimes, 25 personnes, cinq taureaux, cinq boeufs, seize vaches, un cheval un âne, vingt quatre porcs, cent quarante brebis, et dix huit essaims d'abeilles. Frappe sa victime sur la main le dos ou le cou en prononçant les paroles "par le sang de dieu". Autres maléfices : Fontaine pleine de grenouilles mortes;

 Les villages Sorciers du Poitou

  • Mazerolles (86)
  • St Romain (86)
  • Andillé (86)
  • Thouars 
  • Bressuire
  • Mauléon
  • Commequiers
  • Tiffauges
  • Fossay
  • Montmorillon
  •  
Sources :
Dictionnaire Infernal par J. Collin de Plancy : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5754923d
Persée quelques procès criminels au XVIIème : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1965_num_123_2_449706_t1_0637_0000_2
La Sorcellerie en Poitou : http://huysmans.org/poitousorcellerie.htm
La sorcellerie en Poitou par Robert Favreau. http://books.google.fr/books/about/La_sorcellerie_en_Poitou_%C3%A0_la_fin_du_Mo.html?id=vOj7OAAACAAJ&redir_esc=y

mercredi 30 octobre 2013

Staff au CHU d'Arçay - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 30/10/2013.

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. 



On ne dira jamais assez combien l'orthopédie d'aujourd'hui doit aux pauvres laboureurs du Poitou d'hier !
Que penser d'autre de cet épisode du XVIIème siècle ?
A Arçay les curés sont un peu carabins. Il leur arrive de diagnostiquer les pathologies de leurs paroissiens.
Est-ce à l'initiative du curé Aubry que fut convoquée toute une assemblée de chirurgiens autour de la blessure de François Lhonneur  laboureur de quarante-cinq ans?
Le pauvre homme tombe de sa charrette, un accident funeste certes mais banal, fréquemment mentionné dans les registres. La roue lui passe sur la cuisse entrainant une blessure "des plus extraordinaires" qui survient le premier du mois de septembre 1699.
Aubry nous décrit la plaie : celle-ci est ouverte, les  fractures multiples accompagnées de plaies vasculaires, nerveuses, musculaires, contusions diverses. De gros délabrements qui rendent cette plaie des plus extraordinaires.
Quatre jours après l’accident, François Lhonneur est toujours vivant, huit carabins et non des moindres se penchent sur son cas.
Voyez plutôt : Le Sieur Durival docteur de médecine de Paris, établi à Loudun (9km), le Sieur Le Noir de Thouars (20km), les sieurs Caillain, Pondartin, Desarennes, Le Suire, La Tour et Boutiller que je n'ai pas pu localiser.
Fichtre, ça fait du monde pour un staff sans vidéo-conférence !
Tous ces chirurgiens se réunissent dans la chambre du malheureux blessé.
Ils examinent la plaie, font le bilan des délabrements et réfléchissent "mûrement".
Les doctes avis divergent.
L'acharnement thérapeutique a ses adeptes, la médecine palliative ses partisans.
Ainsi, certains souhaitent l'amputer tandis que d'autres, considérant la gangrène qui gagne déjà le bas ventre du blessé, savent qu'il est trop tard. Ils proposent par des incisions multiples de soulager le malade en drainant l'infection.
La sagesse l'emporte, sous l'oeil attentif du curé, qui a sa p'tite idée en matière d'éthique.

 Dès que la rimbabelle de mandarins a passé la porte, François Lhonneur rend son âme à Dieu dans un dernier soupir de soulagement.




BMS 1693/1702 page 41
François Lhonneur laboureur agé de 45 ans est décédé après
avoir reçu les sacrements de l'église le cinquième septembre 1699 Sa
mort causée par un funeste accident il tomba le premier du dit mois de sa charette
dont la roue luy passa sur la cuisse qui fit un tel désordre dans cette partie de
son corps que les os, en furent tous fracassés les nerfs les muscles les artères
tellement contus quil fut impossible de les réunir : cette playe des plus extraordinaires
fut vue par nombre considérable de médecins et chirurgiens très habiles par
le Sr Duridal docteur de médecine de Paris recemment éstably à loudun le
Sieur Le Noir médecin de Thouars les sieurs Caillain, Pondartin, Desarennes, Le
Suire, La tour, Boutiller tous chirurgiens partie desquels après avoir

murement considéré les fracas de ce membre affligé
furent d'avis de l'amputer mais les autres
plus pytoiables voyant qu'il estait inutille
de tenter cette opération à cause que la gangrène
avait déjà saisi le bas ventre jugèrent qu'il valait
mieux faire de profondes incisions pour découvrir davantage le mal. Toute la
précaution qu'on apporta pour la guérison de ce pauvre homme ne servirent de rien
car il mourut une heure après que le corps de médecine se fut retiré de sa chambre.
Aubry.Curé.




lundi 21 octobre 2013

L'épicerie de Savigné - Echo à la Pissarderie - Photos - Geneatheme




Aujourd'hui Sébastien Pissard dans son formidable blog sur le village de Savigné, nous raconte l'histoire de l'épicerie Sauzeau. Sébastin n'a pas oublié que j'ai une carte postale de cet établissement qui apporte des compléments d'information sur le sujet. Elle nous permet de mettre un visage sur la famille Vignaud qui prit la succession de l'épicerie.
Sébastien, cette image est à ta disposition pour compléter l'illustration de ton article.

Vignaud est à la porte de l'épicerie. Son épouse est à sa droite. Et pourquoi pas à sa gauche ?
Et bien parce qu'à sa gauche c'est Louise Naud, l'arrière grand-mère de mes enfants.
Et comment je le sais ?
D'une part parce que je la reconnais la Louise, je la connais par coeur, sans l'avoir jamais vue.
Et puis parce que la p'tite Emma qui est à sa gauche, a écrit au dos de cette carte, bien longtemps après.
La tante Emma, je l'ai rencontrée, elle travaillait à la Comédie Française et elle cuisinait les meilleures crêpes de Paris !
Je vous laisse relire l'article rédigé à l'occasion du D du challenge AZ qui illustre le thème photo du mois.
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D comme Dos des Cartes Postales.
Une parmi les ressources du généalogiste. Pour exploiter au mieux les photos anciennes, il faut travailler sur la continuité, s'imprégner des visages, les rendre familiers. C'est assez facile pour ses propres grand-parents. ça devient plus difficile pour les autres branches de l'arbre généalogique.
De cette aventure généalogique, je garderai le merveilleux souvenir du travail d'identification de ces photos avec mon beau-père. Installer Papi Cigare devant l'écran et le laisser scruter.
Papi reconnait les visages, les lieux, les écritures. Je note, j'essaie de suivre, je me trompe, je ne comprends pas bien, je me fais remonter les bretelles, je corrige, il revient, il se souvient encore, il prend un chemin de traverse.
Je le suis.
Me voilà perdue dans les bois avec  Joseph, son père, au retour de la guerre de 14, c'était une telle misère, je pousse la chèvre qui s'invite dans l'histoire de cette misère, ellle allaite le p'tit dernier d'une tante dont j'oublie le nom, mais je me souviens que l'enfant survit.
Elle est là la chèvre, elle a grimpé sur le lit, elle s'installe pour que le petit puisse têter !
Sans blague !
J'aime ce fouillis, ces pointillés de l'histoire qui se gravent dans ma mémoire, j'aime cette histoire orale. Ces moments suspendus, lorsque la parole s'interrompt et qu'il faut poursuivre le reste du récit dans le regard perdu ému et lointain d'un vieil homme.
Eh Papi Cigare !
Nous voilà partis bien loin de cette épicerie ! ..
Revenons-y.


Si rien n'avait été écrit au dos de cette carte, aurais-je eu l'idée de penser y trouver des membres de la famille ?
Ici le texte nous donne des indications sur les personnages. Il nous a fallu dans un premier temps identifier qui écrivait... C'est la tante Emma, Papi est formel.


Emma Naud née en 1906 est la fille de Louis Naud et Louise Audoin.
Je me souviens très bien de la tante Emma, elle vivait dans un tout p'tit appartement au fond d'une cour à Paris. Elle racontait son mari taxi, l'oncle Monsallier, qu'elle avait tant aimé.
Elle avait une scoliose grave la tante Emma, mais elle s'est tenue droite toute sa vie.
Elle faisait les meilleures crêpes de Paris.


Emma qui est la p'tite fille appuyée sur le mur, désigne sur la photo sa soeur Louise Naud (arrière grand-mère de mes enfants), qui est à coté d'elle. Louise je la connais bien, elle est sur de nombreuses photos.
Celle-ci qu'elle envoie à son mari prisonnier pendant la guerre.

Le père de Louise, Louis Naud est le personnage en chemise blanche et gilet. Il est sans doute venu en vélo, et a posé son chapeau sur le porte-bagages le temps de la photo. Nous le retrouvons sur les photos de mariage. On le reconnait bien et son chapeau avec lui !


Le petit garçon à son coté est Louis Godard, son petit fils, le neveu d'Emma, le fils de Louise Naud épouse Godard.
Les trois autres personnages de la photo sont sans doute la famille Vignaud qui tient l'épicerie.