samedi 14 février 2015

Cupidon des archives... #Geneatheme



Un p'tit poème courtois vieux de 444 ans, les filles, ça vous dit ? Voilà qui vous change la couleur grise ambiante  en un p'tit feu d'artifesse arc en ciel et qu'importe celui qui lance la première flêche !
Et en ce jour de février, un hommage s'impose à tous les amoureux : les fidèles, les volages, les perchés sur le petits nuages, les libertins, les coquins, les timides, les tendres, les colériques, les jaloux, les utopistes et les réconciliés. Bref l'amour se déguste à toutes les sauces. Et Monsieur l'curé était-il amoureux pour laisser trainer de telles paroles sur les pages bénies de ses registres paroissiaux ou bien est-ce le fait d'un diablotin de passage ?
Merci à Criptus Anonymous, il ne tient pas de blog,mais c'est un Cupidon des archives !
Février est le temps de l'insolite, dans le petit monde des Généabloggeurs à thèmes. Voilà qui permet de faire d'une flèche deux coups !
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Quand deux cours sont unis damour
Que leurs liens sont doux et de longue durée
Les sensibles plaisirs quils goutent tour a tour
Leur font trouver tout le tanps dune année
Bien plus court que celuy dun jour
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
depuis que jayme Lizette
je souffre nuit et jour les plus cruels tourmins
dans les plus doux plaisirs mon ame est inquiette
helas que mon cour vous regrette
tranquils jours, jours heureux charmants
ou je naimois que ma nuchette
//
Lizette proffitez dune aymable junesse
Qu'on passe sans plaisirs sy lon est sans tandresse
Quand on perd un momant du beau temp des amours
Souvenez vous qu'on le perd pour toujours
On peut pour mieux choizir et pour le
Satisfaire
Estre un temps sans engagement
Mais tost ou tard il fault qu'une bergere
Fasse choix dun fidel amant
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
dans nos prés dans nos bois
tout vit tout renouvelle
a proffiter du temps dune saison sy belle
amants heureux vous mettez tous vos soins
mais les cours malheureux
les ames languissantes parmi tant dagréements
ne languissent pas moins
et toutes les saisons leur sont indifferentes
//
bergers quy souffroient en aymant
soiez constant soiez fideles
souvant pour engager le cour des plus cruelles
il ne fault qu'un heureux momant
(arbre de la vie ou bouquet dessiné)
ces fleurs nouvelles en vostre amour nouveau
comme elles
font sentir a mon cour milles nouveaux
plaisirs
mais sy le cour suivoit trop ses désirs
ah quil mexposeroit a des paines cruelle
sy vostre amour nestoit pas plus constant
et ne duroit qu'autant que duroreroit
ces fleurs nouvelles 1698 1698 1698

mademoizelle vostre tres humble
hobeissant et tres
affectionné serviteur

laffligé
la douleur

Transcription Cryptus Anonymus.
Source : ADV Verrières BMS 1668-1674 pages 54 à 58.