vendredi 3 janvier 2020

Giboulée de coups de bâton - Par Thierry Péronnet.



(8-B-169 justice seigneuriale de Montreuil-Bonnin et Latillé) (DSCN 4658 à 4668)

(Bastonnade à Monbeuil-Benassay) :
Le 02-09-1726 Pierre MOUSSAULT marchand tanneur et Elizabeth MOUSSAULT sa femme portent plainte auprès du sénéchal civil et criminel de Montreuil-Bonnin et Latillé. Ils disent que la veille un dimanche vers les 6 heures du soir près du village de Monbeuil de Benassay ils firent malheureusement la rencontre du sieur Jean LAMARQUE de la Baudausière, qui selon leurs dires est un homme reconnu vicieux et querelleur dans tout le pays et canton. Sans aucunes raisons ce dernier les attaqua, ledit MOUSSAULT lui répondit par un bonsoir en le félicitant de ce que sa cavale soit pleine et se dirigea vers Monbeuil. LAMARQUE menaça de le frapper de ses verges, le traita de « monsieur le bougre ». MOUSSAULT, ne sachant la cause de son chagrin et de son courroux, le flatta de paroles et lui fit des « honnestetés » pour fuir promptement et éviter sa compagnie. LAMARQUE demanda alors à Jean GIRAUDEAU de lui tenir sa jument et donna de grands coups de verge sur le plaignant, sur le dos, sur l’épaule gauche, ensuite il lui prit son bâton et lui donna des coups avec sur la tête et le reste du corps. MOUSSAULT réussit à s’échapper pour essayer de se réfugier dans sa maison. LAMARQUE revint à la charge avec un pieu mais, comme MOUSSAULT gravement blessé s’était échappé rapidement sur une cavale, il s’en prit à la femme dudit MOUSSAULT à coups de pieu de pied et de pierre, la laissant comme morte. Ladite MOUSSAULT fut ensuite conduite à grand peine en leur maison à Lavausseau où elle git « malade et en danger de mort ». Les plaignants demandent qu’une information soit ouverte contre LAMARQUE. Il faut dire que l’agresseur ni avait pas été de main morte, Louis PELLETIER chirurgien de Benassay note à l’examen des victimes que Elizabeth MOUSSAULT, couchée dans un lit près de la cheminée d’une chambre basse, a une plaie sur l’occipital longue d’un demi travers de doigt, profonde d’un demi pouce, plus une contusion sur le bras dextre en dessous de l’épaule large d’un pouce, plus une contusion au coude du même bras large de deux pouces, et que Pierre MOUSSAULT assis sur un coffre dans la même pièce a une excoriation sur le haut du coronal large d’un demi travers de doigt, une contusion avec excoriation sur le « mouvement de l’épaule dextre » large d’un pouce, une contusion sur le bras sénestre au-dessus du coude large d’un pouce. Il ajoute que les contusions semblent avoir été faites par des coups de pierre ou de bâton.

Pour confirmer les dires des plaignants des témoins sont interrogés par le sénéchal, ils ont comme nom Louis ALLARD 35 ans domestique de Jean GIRAUDEAU meunier du moulin du Plan, René ALLARD 35 ans journalier au village de Monbeuil, Louis 15 ans  fils de Pierre DUTAYS laboureur de Monbeuil, Louise DECOUX 36 ans femme de François SABOURAULT journalier, tous rapportent et confirment tout ou en partie les faits mais restent prudent dans leurs déclarations, en affirmant ne pas connaitre la cause des coups et avoir été loin de la scène.