vendredi 12 juillet 2013

Dans Centre Presse vendredi 12 Juillet : Sur les pas des pélerins !


A lire aujourd'hui dans Centre Presse :

En attendant le dossier complet voici  l'article paru vendredi !
Au XVIIème siècle, ce n'était pas encore un itinéraire estival pour cinquantenaire en pleine forme, sur les chemins de St Jacques de Galice, on  marchait, on  souffrait et on s'arrêtait parfois un peu trop tard…
C’est au 9ème siècle que l’ermite Pélagius rêva d’une étoile dans un champ (Campus Stellae), elle le mena en Galice au tombeau de St Jacques. Devenu  lieu de pèlerinage, on y vient de toute l’Europe humblement et on en revient en homme nouveau, rapportant l’humble coquille éponyme. L’apogée du pèlerinage est au XIème siècle. Les conditions en sont difficiles et contestées, les siècles passent et les sentiers restent.
Via Turonensis au XVIIèe siècle, pas de généticien éthique, pas d’écrivain globe-trotteur,  pas de premier ministre débonnaire peu pressé. A cette époque, peu importe que la pente fut rude si la route était  droite. On marchait avec sa peine, son chagrin,  son enfant malade, on s'arrêtait épuisé souvent, généreusement accueilli par le laboureur de Doussay comme par le châtelain de Dissay. Ce souffle coupé par la maladie autant que par l'effort des pas, on le rendait là où l'on se trouvait, racontant  en peu de mots  au curé de la paroisse. Celui-ci prenait note, afin de pouvoir rendre à la famille lointaine celui qu'il venait de confier à Dieu.
D’où viennent tous ces pélerins ? De Champagne, du Mans, de Chartres, de Cambrai,  d’Allemagne et de Poitiers !
Ainsi se sont arrêtés pour l’éternité Geneviève Richet à Avanton, Pierre Robert  à Chasseignes, Jean Auboin à Ingrandes, Pierre Leblanc à Naintré, Claude Claro à Cissé. Mais aussi des enfants malades, Marie Marguerite meurt à 11 ans  à Chalais, un autre petit à Charroux. Dix-sept passants retrouvés, dix décès dont six au retour…
Heureusement, la halte du cheminant ne laisse pas que des traces de larmes. Au féminin, la pénitente emporte  sous sa pèlerine, l'espoir qui arrondit son ventre. Et l'espoir, c’est bien connu, n'attend pas le nombre des pas. L’espoir renait du voyage ! Ainsi nait Jacquette la bien nommée à Moncontour en 1606,  et la même journée à Enjambes, deux petites Marie-Jeanne, dont l’une est de passante allemande qui  ne sait dire son nom. Elles marchent, enceintes, depuis si loin, depuis si longtemps, depuis l’Allemagne ou la Champagne, elles accouchent, et elles repartent. Six naissances  sur les chemins de Compostelle !
Que savent les pèlerins bien chaussés d’aujourd’hui, des pèlerins va- nus pieds d’hier ? Parfois peu de choses , la quête de l'inaccessible étoile  ne scintille plus comme avant. Alors toi, laboureur de la Vienne, appuyé sur ta bêche, toi châtelain restaurateur de douillettes chambres d'hôte, toi randonneur du quotidien amoureux des chemins , si tu le croises ou l’héberges, raconte au marcheur, l'histoire des traces de St Jacques laissées dans ton village.


Regarder passer le pèlerin - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 12/07/2013

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre. 


Au XVIIème siècle, ce n'était pas encore un itinéraire estival pour cinquantenaire en pleine forme, sur les chemins de St Jacques de Galice, on  marchait, on  souffrait et on s'arrêtait parfois un peu trop tard…
C’est au 9ème siècle que l’ermite Pélagius rêva d’une étoile dans un champ (Campus Stellae), elle le mena en Galice au tombeau de St Jacques. Devenu  lieu de pèlerinage, on y vient de toute l’Europe humblement et on en revient en homme nouveau, rapportant l’humble coquille éponyme. L’apogée du pèlerinage est au XIème siècle. Les conditions en sont difficiles et contestées, les siècles passent et les sentiers restent.
Via Turonensis au XVIIèe siècle, pas de généticien éthique, pas d’écrivain globe-trotteur,  pas de premier ministre débonnaire peu pressé. A cette époque, peu importe que la pente fut rude si la route était  droite. On marchait avec sa peine, son chagrin,  son enfant malade, on s'arrêtait épuisé souvent, généreusement accueilli par le laboureur de Doussay comme par le châtelain de Dissay. Ce souffle coupé par la maladie autant que par l'effort des pas, on le rendait là où l'on se trouvait, racontant  en peu de mots  au curé de la paroisse. Celui-ci prenait note, afin de pouvoir rendre à la famille lointaine celui qu'il venait de confier à Dieu. 
D’où viennent tous ces pélerins ? De Champagne, du Mans, de Chartres, de Cambrai,  d’Allemagne et de Poitiers !
Ainsi se sont arrêtés pour l’éternité Geneviève Richet à Avanton, Pierre Robert  à Chasseignes, Jean Auboin à Ingrandes, Pierre Leblanc à Naintré, Claude Claro à Cissé. Mais aussi des enfants malades, Marie Marguerite meurt à 11 ans  à Chalais, un autre petit à Charroux. Dix-sept passants retrouvés, dix décès dont six au retour…
Heureusement, la halte du cheminant ne laisse pas que des traces de larmes. Au féminin, la pénitente emporte  sous sa pèlerine, l'espoir qui arrondit son ventre. Et l'espoir, c’est bien connu, n'attend pas le nombre des pas. L’espoir renait du voyage ! Ainsi nait Jacquette la bien nommée à Moncontour en 1606,  et la même journée à Enjambes, deux petites Marie-Jeanne, dont l’une est de passante allemande qui  ne sait dire son nom. Elles marchent, enceintes, depuis si loin, depuis si longtemps, depuis l’Allemagne ou la Champagne, elles accouchent, et elles repartent. Six naissances  sur les chemins de Compostelle !

Que savent les pèlerins bien chaussés d’aujourd’hui, des pèlerins va- nus pieds d’hier ? Parfois peu de choses , la quête de l'inaccessible étoile  ne scintille plus comme avant. Alors toi, laboureur de la Vienne, appuyé sur ta bêche, toi châtelain restaurateur de douillettes chambres d'hôte, toi randonneur du quotidien amoureux des chemins , si tu le croises ou l’héberges, raconte au marcheur, l'histoire des traces de St Jacques laissées dans ton village.