En Janvier et Février 1824, à Vivonne, on meurt peu.
C'est en Mars que le drame commence. Il touche essentiellement les enfants. Il en mourra dix. Sept enfants en bas âge entre 2 et 8 ans et trois bébés. Les causes des décès sont variées : fièvre, coqueluche, exquinancie (c'est une angine) mais elles orientent toutes vers une cause infectieuse majeure. La mort des nouveaux nés est attribuée à la "prématurité" comme la plupart du temps. Néanmoins on constate qu'elle intervient entre 5 et 7 jours, un peu plus tard que d'habitude.
Trois décès chez les personnes agées, liés à des pathologies diverses. La langueur est l'Alzheimer de l'époque, une hernie se complique et l'apoplexie séreuse est habituelle.
En avril, les fièvres continuent à emporter les enfants. Il en mourra 7 au total et hélas, notre bon Monsieur Enard arrête ses relevés étiologiques.
En Mai, le drame est à son comble. Il meurt encore DIX enfants et QUATORZE adultes. Les personnes de plus de 50 ans continuent à être épargnées.
Au total entre Mars et Avril, il mourra 51 personnes à Vivonne, dont 52,94% d'enfants et 31,37% de jeunes adultes.
De quoi sont morts ces Vivonnais ?
Probablement d'une maladie infectieuse, qui a épargné les personnes agées immunisées.
Grippe nouveau variant ? Coqueluche ? Scarlatine ?
La fièvre, les catarrhes, les coqueluches signalés orientent vers une affection broncho-pulmonaire.
Je n'ai pas retrouvé d'épidémie particulière signalée cette année-là. Un peu plus tard, vers 1832, le choléra fera en France énormément de morts. Une analyse de la mortalité à la même période autour de Vivonne, dans quelques villages du département nous dira si cette épidémie était locale ou régionale.
A suivre...