samedi 13 avril 2013

L comme Loups du Poitou #challengeAZ



La destruction des loups dans la généralité de Poitiers de 1751 à 1787. 
La généralité de Poitiers comprenait à l'époque les départements de la Vienne, des Deux Sèvres et de la Vendée, les pays de Confolens et de Châtillon sur Sèvre. 




Le dossier C66  ci-dessus, photographié en totalité, donne des renseignements très complets sur la chasse des loups.  


Les battues sont règlementées. 
Leur itinéraire très précisément noté. 

Les sommes nécessaires au paiement des primes, 2879 livres environ par an, sont fournies par une imposition, sur tous les contribuables, aux tailles de la Généralité de Poitiers.
Pour un loup la prime était de 10 livres. Pour un louveteau elle était de 2 livres. 
Entre 1751 et 1756, il est tué 1044 loups et 1682 louveteaux... 
Les données manquent entre 1757 et 1769. 
A partir de 1770 jusqu'en 1787, le dossier devient nominatif. Vous pouvez ainsi retrouver les chasseurs de loups de nombreux villages.
- Pendant ces 14 ans, il est tué
 5247 loups et louveteaux 
sur l'ensemble du territoire. 
- les subdélégations où il en est tué le plus sont :
     - Lusignan : 902
          - Montmorillon 743
 - Poitiers 634
     - Les Sables 304 

     - Confolens : 261
 - Civray : 250
     - Parthenay : 214
     - Montaigu : 209

2583 pour les quatre premières, 2664 pour les 26 autres. 
180 loups tués pour l'année 1770 sur la généralité de Poitiers. 

A suivre...

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Source ADV C66 et BSAO 3ème série. 



A défaut de vous offrir rapidement un dépouillement complet du dossier (je vais le faire, il le mérite), voici un premier tableau de chasse.
Il nous montre plusieurs pics en 1754, 1755, 1775 et à moindre titre 1783. Peut-être trouverez-vous des actes mentionnant des loups à ces périodes particulières sur les registres des villages qui vous concernent. Je compte sur vous pour partager ces trésors !

Quelques autres trophées :


  - le domestique de M. de VERNON vient chaque année toucher de nombreuses primes. Certaines années, il tue 8, 9 et même 13 loups. Vernon est au Sud-Est de Poitiers, pays de prédilection des loups. 

  - Le garde-chasse du Marquis de Perusse, un certain MOLE, vient toucher ses primes pour les petits loups cerviers qu'il tue dans les brandes de la Puy et  Archigny. 

  - en 1774, il est payé des primes à un nommé PETIT, qui s'intitule : destructeur de loups à Thouars. Il devait être adroit, il touche les primes pour 21 loups et 4 louveteaux tués par lui en 29 jours ( du 30 Juillet au 27 Aout). Après cette date, on ne retrouve plus son nom : Etait-il mort ?  Trouvait-il la prime insuffisante ?  les primes lui ont pourtant rapporté 218 livres 40 sols en 29 Jours. 


  -On retrouve sur Vouneuil un certain Charles Barreau, serait-ce le mari d'Hortense Deringère ? 

- Jean MONET est chasseur de loups à Coussay-les-Bois. A moindre titre, dans le même village, Pierre MARTIN 


- On est chasseur de loups de père en fils, Jacques et Charles COUGNE exercent à Vouneuil sur Vienne. 

- La plupart des loups sont tués un par un mais certains affichent des trophées multiples : René D'Artus à Journet, André Guillemain à Thouars en tuent trois ! 

- Les femmes aussi sont récompensées pour l'élimination de louveteaux : Magdeleine NOA à St Benoist, Marie Riurebeau à Chatellerault, Marie Girault. 



vendredi 12 avril 2013

K comme Louise. #challengeAZ



Elle avait du m'en parler avant, mais elle m'en a parlé ce jour-là. Ce jour-là, Louise est née c'était en décembre 1991, le 5. Elle est notre cinquième élément, notre quatrième fille, nous l'avons prénommée Louise. Louise comme ma mère.
Et ma mère ce jour-là, m'a dit, ou redit, qu'elle s'appelait Louise, elle aussi, comme sa grand-mère...
Le temps passe...
Louise grandit, et sa grand-mère lui raconte. "Je me prénomme comme toi et tu te prénommes comme ma grand-mère qui est ton arrière-arrière grand-mère." Elles font de la généalogie sans le savoir... Elles rient. "Tu sais je ne l'ai jamais connue ma grand-mère, elle est morte bien avant ma naissance. C'est pour ça que ma mère est venue en France. Elle m'en parlait souvent, avec tendresse, de ma grand-mère, en me disant que je portais son prénom."
Le temps passe...
Louise grandit, ma mère vieillit, moi aussi et nous nous mettons à la généalogie. Doucement, en respectant les silences, l'émotion qui envahit le timbre de la voix, le regard qui se perd au loin...
Chercher dans les vieux papiers avec précaution...Examiner chaque pièce, analyser au K par K...
Finir par trouver la trace de la grand-mère de Louise.
La trace de mon arrière grand-mère, au hasard.
Lire sur l'épaule de ma mère, un prénom. Un prénom qui commence par un K...Et voir surgir l'enfance.
"Maman m'appelait Kadunika,  ma Kadunika, je n'ai jamais su pourqoi..." me dit Louise, ma mère, petite fille si jolie, si douce et tant aimée.
Sa mère l'appelait Kadunika...Un p'tit nom, une tendresse ? Non.
Elle l'appelait Kadunika, car sa grand-mère s'appelait Kadun.
Kadun est morte turque à Constantinople vers 1914.
Kadunika est née française le 7 Janvier 1936.


jeudi 11 avril 2013

J comme Jeanne. #challengeAZ


Le challengeAZ nous parle d'abécédaire. Lorsqu'on me parle Abécédaire, je pense à la toile, pas la toile virtuelle d'aujourd'hui. Non, la toile de lin d'hier, celle dont on peut compter les fils de trame pour y placer les points. Quand on me parle de fil, je pense au rouge de marque.
Je pense aux femmes qui en tirant l'aiguille apprenaient à lire, à écrire, qui firent pour certaines de ces toiles les brouillons du roman de leur vie.
Ecrire, c'est un peu broder, broder c'est aussi écrire.
Dans le Poitou, nous avons la plus sorcière des brodeuses, la plus sorcière des littéraires.
Dans le Poitou nous avons Régine Deforges.
Mais aujourd'hui c'est Jeanne Gallais qui brode le roman de sa vie.
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En 1891, Jeanne Gallais a 9 ans.
A l'école de Fondettes, en Indre et Loire....


elle brode son premier abécédaire. Il illustrera son cahier de couture.
Jeanne est une débutante et le point compté lui tend encore des pièges.... Elle ne réussit pas à caser le S de son nom de famille !

En 1894, Jeanne a 12ans, elle est devenue experte, les petites croix n'ont plus de secret pour elle. A points comptés, elle brode désormais sur cette toile très fine. Toujours en rouge, la couleur du fil de marque.

En DMC mon rouge à moi est le 815. C'est la couleur que je préfère broder.




L'écolière apprend aussi à coudre, à chaque page, une explication soigneusement écrite et l'illustration cousue qui l'accompagne.



Le crochet et le tricot ont livré leurs secrets. Voici une adorable petite chaussette tricotée à quatre aiguilles comme il se doit. Avez-vous déjà essayé de tricoter des chaussettes ? Et bien c'est très amusant !


A l'époque de Jeanne Gallais, on ne jette rien, on répare et on apprend à le faire bien.



Restauré de la sorte, un siècle après, le drap de lin viendra border nos nuits trop douces.







Les coudes usent les gilets des enfants sages, et les récrés, les pantalons des garnements. Quant aux chaussettes n'en parlons pas, avec un tel raccomodage, elles ne trouveront jamais le répit de la boite à cirage !
Vous aimez les cahiers de couture ?
Un blog leur est dédié !



Grâce à vos commentaires on aura peut-être ...Un p'tit plus pour le tout !

mercredi 10 avril 2013

I comme Infanticide #challengeAZ


Avant d'attaquer le sujet, une pointe d'humour en illustration n'est pas de trop... Lecteur à l'âme sensible... Arrête-toi là ! 
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80% les affaires d'infanticide concernent des domestiques. Sordides, elles racontent la misère, la solitude, le mépris, la bestialité. Elles nous plongent dans un monde de déni, elles nous rappellent les luttes pour gagner un peu d'égalité, un peu d'éducation, un peu de citoyenneté, un peu de liberté sexuelle. Leur fréquence affole, leur violence désarme. L'impunité masculine est omniprésente.
La mère est la coupable idéale, personne ne cherche qui se tient derrière.
Pour la période révolutionnaire, l'infanticide est singulièrement pardonné. Pourtant tout accuse. Comme si la société tolérait cette violence, elle qui ne fait pas du viol un crime.
Ce n'est qu'à la seconde moitié du 19ème siècle que les choses vont changer, épargnant malgré tout la plupart du temps, le mari, l'amant, l'oncle ou le père...
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Arnault Marie domestique à Vouillé -  27 Juillet 1799

Marie Arnault, dite Lepage, fille de Vincent Arnault, journalier au Rochereau commune de Vouillé.
Domestique de Maury, cultivateur à Liègre, puis du citoyen Chauveau. Marie est soupçonnée par son entourage d'être enceinte. Elle dit qu'elle part moissonner après avoir porté la soupe aux ouvriers.
 Elle est surprise par deux hommes dans le champ, ils la voient accoucher. Elle se tord de douleur et se roule par terre.
Ils s'approchent et trouvent sous son jupon un enfant "femelle" vivant et lui intiment de le mettre à l'abri.
Ils passent leur chemin.
L'enfant disparait.
La rumeur court que Marie l'a tué, dans une vigne appelée Boislaivre près de Liègre.
On y court et on retrouve des pierres tachées de sang, un trou mais pas de cadavre...
Certains  l'ont vu laver ses vêtements.
Tout l'accuse. Elle s'enfuit avant qu'on ne l'arrête.
Elle est condamnée par contumace à la peine de mort.

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Coindreau Angélique domestique - Loudun 15 Mars 1792
Le crime a lieu le 31 Janvier 1792. Dans la maison de la Veuve Debrossard dont elle est domestique.
Angélique se plaint d'un poing de coté.
Elle est traitée par le chirurgien qui la saigne deux jours avant qu'elle n'accouche.
Dénonciation de Pierre François Metayer,
 Le 31 janvier, la veuve Debrossard, voit du sang dans  l'escalier, suit les traces, trouve la chambre basse pleine de sang, puis les commodités.
Il manque une pierre dans les lattrines.
Elle regarde par le tuyau et y aperçoit une sorte de "boyau" qui lui fait soupçonner un enfant. Elle appelle la femme Catina qui aperçoit elle aussi deux petits pieds et dénonce Angélique. C'est Pierre-François Métayer qui va prévenir les autorités.
Angélique a 25 ans. Elle dit avoir accouché d'un enfant mort né, et c'est pourquoi elle l'a jeté dans les commodités. Elle dit qu'elle ne se savait pas enceinte, qu'elle n'a même pas cru qu'elle accouchait !
Elle est accusée d'avoir tenté d'avorter avec des tisanes données par la femme Guilgault. Elle nie.
Non elle n'a pas tué son enfant avec des ciseaux,  mais elle a cherché à le cacher sous une pierre.
Elle se défend et elle accuse sa maitresse. C'est elle qui lui a dit de s'enfuir !
Marthe Gaudry rapporte qu'Angélique lui a dit avoir accouché d'un enfant mort-né
La femme Guilgault dit la connaitre.
Louise Charlotte Mondion lui a vendu de la tisane de Saint Jean.
Angélique l'a bue, mais le chirurgien qu'elle avait vu lui aurait dit qu'elle n'était pas enceinte...
Angélique est acquittée.
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mardi 9 avril 2013

H comme Hyperfécondité #challengeAZ


On appelle hyperfécondité, la capacité pour une femme, de tomber enceinte en moins de deux cycles, ce qui à une époque sans contraception, augmentait singulièrement le risque de compter autour de la table, treize poussins à la douzaine !
Comme aujourd'hui, la presse aime le sensationnel. Il est donc bon de démêler le vrai du faux.
C'est ce qu'a fait Alain Texier, membre de GE86, qui m' a confié l'histoire de Catherine Chabrut et en dénoué les fils.

A l'origine de l'enquête, un article des Affiches du Poitou :


Singularité Naturelle
Il y avoit l'année derniere chez M. Dupuy, Trésorier de France, à Poitiers, une servante nommée N. Gouttiere, âgée d'environ 24 ans, dont la mère, vivante & actuèlement à l'Hôpital Général de cette ville, a eu trente six enfans du même mariage. C'est le seul enfant qu'elle ait nouri de son lait, & qui a survécu à tous les autres, qui sont tous morts sans parvenir à un âge avané. Le pere étoit Chaudronier à Mirebeau. Il y a dans cet événement trois remarques intéressantes à faire. 1°, La fécondité de cette femme ; 2°, que l'enfant qu'elle a alaité soit précisément celui qu'elle a conservé : ce qui atteste encore combien il seroit avantageux à la population que toures les meres en fissent autant ; 3°, & cette derniere observation est triste, que cette mere, sans le secours de l'Hôpital, eût sans doute été obligée de mandier son pain dans sa vieillesse, malheur qui arive au plus grand nombre des persones du peuple à cet âge : ce qui prouve en même temps l'utilité des Hôpitaux & la dureté des cœurs.
Affiches du Poitou, 2 janvier 1777, page 3 du journal (= vue 2)
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Trente six enfants du même mariage !! Supprimez donc les Alloc, il en restera pour s'entêter à faire des familles nombreuses ! Les Affiches du Poitou est un périodique didactique. Le journaliste en profite pour vanter les mérites de l'allaitement maternel, par la mère elle-même, rude tâche qui va mettre bien plus d'un siècle à aboutir; ainsi que le bien fondé d'un service public d'assistance aux personnes âgées en difficulté, puisque c'est l'Hospice Général de Poitiers qui se charge de la bonne dame....

Mais en 1777, les lecteurs ont la parole et ne manquent pas de corriger leurs journaux préférés. Dans les numéros qui suivent voici le correctif adressé au journal  Par le jeune Dupuy étudiant en droit :


Rectificatif

De Poitiers, le 6 Janvier (1777)
Vous avez été mal informé, M., sur quelques circonstances du phenomene naturel que vous raportés, Aff. Du 2 de ce mois. Il est sans doute peu intéressant de savoir que Jeanne Gouttiere n'a que 19 ans au lieu de 24 ; que Louis Gouttiere son pere, né à Jaunais, & mort il y a 10 à 11 ans à Mirebeau sur la paroisse de Notre-Dame, fut Potier & non pas Chaudronier ; qu'il avoit 32 ans lorsqu'il épousa Marguerite Chabrut, actuèlement sa veuve, qui n'en avoit alors que 15. Tout le phénomene, & c'en est un effectivement, se réduit à la fécondité de cette femme qui a eu 24 garçons & 8 filles ; & qui a fait 4 fausses couches. Plusieurs de ces enfans ont vécu jusqu'à 18, 20 & 23 ans. Il y en a eu 18 vivans à la fois. Mais elle n'a alaité aucun de ses enfans, pas même la fille qui survit seule à une famille si nombreuse. La curiosité m'a porté à aller moi-même interroger cette femme à l'Hôpital où elle est. Elle est extrémement sourde ; elle se dit âgée d'environ 62 ans. (Signé, Dupuy, Etudiant en Droit.)
ADP - n° 4 du 23/01/1777, p. 15

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Dupuy se charge de remonter les bretelles du journaliste.  Louis Gouttière n'est pas de Mirebeau mais de Jaunay, il est potier et non chaudronnier. Jeanne Gouttière sa fille a 19ans et pas 24. Quant à sa mère, elle s'est mariée à 15 ans et n'a eu "que" 32 enfants.... et fait 4 fausse-couches !
La promo pour l'allaitement maternel en prend pour son grade, puisqu'aucun n'a été nourri par la mère Marguerite Chabrut... Et que malgré ces mauvais traitements plusieurs des enfants ont survécu : 18 vivants à la fois !
Dupuy est un jeune homme sérieux, il a mené son enquête sur place à l'Hospice, ce qui n'était pas une mince affaire car son sujet d'étude était sourde comme un pot !
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Du scoop à l'enquête Alain Texier, membre de GE86 et généalogiste brillant et averti a rouvert le dossier et répertorié méticuleusement toute les naissances de cette famille.

Marguerite Chabrut est née vers 1714, de Chabrut Guillaume et Bizard Françoise. Elle se marie à Mirebeau le 15 Février 1729 avec Louis Gouttière né en 1703.

Oui je sais il manque des illustration en actes... mais promis je complèterai, le challenge est aussi une course contre la montre  ! 

Françoise née le 02/03/1730 (BMS-1730-1739, p. 3)
Charles Louis né le 21/02/1731 (BMS-1730-1739, p. 14)
Anne née  06/03/1732  (BMS-1730-1739, p. 26)
Louis Michel  né le (19/08/1733 BMS-1730-1739, p. 41)
Catherine née le  (15/10/1735 BMS-1730-1739, p. 65),décédée le  24/10/1758 (M. ND BMS-1750-1758, p. 106)
Louis Charles né le 29/04/1737 (BMS-1730-1739, p. 81)
Charles né le  08/07/1738 ( BMS-1730-1739, p. 94)
Jean né le 29/04/1740  (BMS-1740-1749, p. 7)
François né le 19/04/1741( BMS-1740-1749, p. 20)
Françoise né le 09/08/1742 (BMS-1740-1749, p. 31)
Georges né le 28/10/1746 ( BMS-1740-1749, p. 71) (+) 26/11/1746 BMS-1740-1749, p. 72
Etienne né le 07/05/1748 ( BMS-1740-1749, p. 87)
Jeanne né le 08/09/1749( BMS-1740-1749, p. 101)
2 jours : (+) 14/09/1749 BMS-1750-1758, p. 3
Marie Marguerite né le 01/12/1750 BMS-1750-1758, p. 8
Louise (= Marie) Marguerite
ca 1 mois (+) 10/01/1751 ( BMS-1751-1767, p. 7)
Jean né le 26/04/1752 (BMS-1751-1767, p. 12)
(+) 27/04/1752 BMS-1751-1767, p. 18
Jeanne né le 14/04/1755 (BMS-1751-1767, p. 46)

Ce qui fait 16 enfants (9 garçons et 7 filles), dont seuls 4 n'ont pas vécu plus de 5 semaines.

Louis Goutiere, Marchand « poitier », âgé d'environ 55 ans, a été inhumé le 03/10/1758 Mirebeau ND (BMS-1750-1758, p. 106).
Jeanne Goutière s'est mariée avec Charles Blondet, maréchal, le 1er juin 1779, à Migné-Auxance. (BMS-1771-1782, p. 124).
Marguerite Chabrut est décédée le 11/08/1781 à l'Hôpital Général de Poitiers, dans le cimetière duquel elle a été inhumée le lendemain (S-1770-1792, p. 17).



On peut déduire de cette petite affaire plusieurs leçons :
- L'utilité du courrier des lecteurs.
- Le rôle de la presse : du sensationnel certes, mais derrière une idée à faire passer (Allaitement, Hospice).
Pour une fois, et ce n'est pas souvent le cas dans les archives de la naissance, l'histoire est plutôt joyeuse. Non seulement une grande partie de cette marmaille survit, mais la mère courage vit  vieille, 66 ans. Sourde certes, mais dans une famille nombreuse, la surdité est presque une méthode éducative... Et je sais de quoi je parle j'ai modestement élevé 6 enfants...

Autre singularité naturelle à mettre au pluriel : Marie Nivelin de Civray qui de 1729 à 1746 aura 15 enfants !
Nous ne disposons pas hélas du journal de l'époque !

Ce ne sont pas les hyperfécondités qui manquent dans la Vienne, ni les mères de famille nombreuses qui gardent la santé, allez pour encourager les jeunes générations, d'autres suivront dans les Archives Insolites !








lundi 8 avril 2013

G comme Goût d'enfance. #challengeAZ




Ce challenge me donne l'occasion de faire écho au délicieux billet de Mémoire Vive. 
Tout l'monde n'a pas la chance d'avoir eu une grand-mère apatride qui n'aimait pas faire la popotte.
Moi si.
L'été, à l'heure du goûter, alors que ma copine Edith enfonçait une barre de chocolat à croquer dans son morceau de pain, alors que  Marie-Christine tartinait du beurre sur sa tranche de pain d'épices, moi je partais en voyage...
"Quierès tomar tu gouter ?"
Ma grand-mère, dans un charabia délicieux, me prenait par la main et nous allions au potager.
"Oui Mémé ! J'ai faim !". Je lui répondais toujours en français, toujours.
Au potager, il y avait des groseilles à maquereaux, des framboises, des fraises... Mais nous n'y touchions pas. Nous allions vers les plants de tomate.
Là, je choisissais  la plus mure, la plus juteuse, la plus gouteuse. Elle m'avait appris.
"Non, non pas celle-là ! Esta si! "
De retour à la cuisine, Mémé fendait en deux un morceau de pain et  frottait la mie avec la tomate préalablement coupée.
Il fallait bien l'écraser, en extraire le jus, bien imbiber le pain, tout en répartissant quelques petits morceaux de pulpe, mais pas trop.
Un filet d'huile d'olive ajoutait une pointe de soleil, quelques pincées de sel et c'était prêt.
Elle m'avait ramenée au pays, son pays.
Attablée à la cuisine, la dévorant des yeux, j'attendais en croquant l'Espagne !
Alors, elle sortait sa boite en fer et me racontait une histoire, une histoire dont je vous parlerai une autre fois...

dimanche 7 avril 2013