vendredi 17 janvier 2020

Noyade à Lathus - Les chroniques de Thierry Péronnet





(4-E-85-8 justice seigneuriale du Cluzeau) (DSCN 3842-3843) 
(Noyade) :
Dans son registre le curé de Lathus a écrit : « le 05-05-1681 a été inhumée dans le bout du cimetière (en le bas contre la marne) Louise PAILLER fille âgée d’environ de vingt et cinq ans, laquelle en une extrême maladie et de longue espace se serait noyée en tombant en le puits de Chez Tartault, elle avait fait ses pâques et moi-même l’avait ouïe en confession et avait toujours trouvé en elle grande dévotion ». Avait-elle des parents une famille, des amis, une profession ? Le curé ne se montre guère bavard à ce sujet, dans ces actes le religieux n’a guère l’habitude de broder, il se contente de donner l’âge au décès et le nom du village du défunt, en précisant si c’est un bon chrétien, sans plus de précisions. Heureusement le même jour Maurice DESCHAMPS avocat et juge du Cluzeau procède à la « levée du corps » de ladite Louise PAILLER et Pierre JAQUEMAIN son greffier rédige un procès-verbal, car c’est une mort violente, aujourd’hui les autorités procèdent toujours de la même manière. On y apprend qu’elle est morte noyée au fond du puits de la métairie du village appelé Chez Tartault. Il est précisé qu’elle est la sœur de Catherine PAILLER la femme de Sylvain JOUBERT, celui-ci avec Pierre Guillaume et Catherine JOUBERT ses frères et sœur exploite la métairie, Jean CHASSAT bordier et Perrette DELAFONT bordière sa belle-sœur demeurent avec eux. Maurice JACQUEMAIN chirurgien a examiné le corps de la noyée. Ensuite on procède aux auditions des témoins, l’âge de ceux-ci est alors noté soigneusement, Sylvain JOUBERT a 30 ans, Pierre JOUBERT a 27 ans, Guillaume JOUBERT a 26 ans, Catherine JOUBERT leur sœur a 17 ans, Catherine PAILLET elle a 30 ans, Jean CHASSAT a 26 ans et Perrette CHASSAT a 27 ans. On y apprend que Louise PAILLER travaillait avant au service de Jean RICHEFORT laboureur au village du Monteil, mais comme elle était « malade et indisposée » depuis le vendredi saint précédent elle s’était retirée chez ses frères et sœur. La veille le quatre mai Sylvain JOUBERT et sa femme de retour de la messe ne la retrouvèrent pas dans sa chambre, in quiets ils fouillèrent alors dans plusieurs endroits où elle pouvait se trouver, en vain, ils finirent par la trouver noyée au fond du puits d’où ils la retirèrent et la transportèrent dans une chambre haute de la maison de la métairie, là même où le juge et son greffier rédigent leur procès-verbal.

Le curé l’ayant enterrée en terre chrétienne le jour même, on peut supposer que la noyade est considérée comme accidentelle par les autorités. Les habitants ont-ils par la suite pensé à la pauvre fille en buvant l’eau du puits ? On peut légitimement se poser la question.