mercredi 11 juillet 2012

Lois et Racines - 11 Juillet 1912 - Echo à la RFG.




L’article de la Revue Française de Généalogie m’interpelle au café du matin.
Il fait singulièrement écho à une interrogation qui me trotte dans la tête depuis quelques jours. Il y a quelques jours Maman m’a parlé « habitation bon marché ». Maman raconte encore, j’aime quand elle raconte. Il ne faut pas interrompre, il ne faut pas prendre le temps des précisions, il faut laisser couler les souvenirs goutte à goutte parfois, à flots de temps en temps, respecter les silences, se fondre dans l’émotion.
Cette année-là,  ils ne vivaient plus Rue Popincourt, ni Rue de la Roquette.
Cette année-là, quand la rue Popincourt et la Rue de la Roquette prirent dans une violence inouïe le chemin d’un vélodrome.  
Cette année-là ils vivaient déjà dans le 20ème, rue Charles et Robert.
Cette année là ,  ils étaient déjà une famille nombreuse, pauvre mais heureuse, ils avaient déjà bénéficié de la loi Bonnevay votée à l’unanimité en 1912, il y a cent ans, celle qui permit la construction rapide des premiers HBM, les Habitations à Bon Marché.

Si longtemps après cette année-là, je me souviens toujours de ce petit appartement, j’y entends le carillon Westminster,  derrière les petits rideaux du modeste buffet deux corps, j’y vois les assiettes. Attablés devant un café turc, la pipe au bec, Théodore raconte en vidant sa tasse. Dans les volutes de l’Amsterdamer, j’attends la dernière gorgée. Et dans la tasse retournée, une fois de plus, s’incrit l’avenir radieux que me promet le marc de café.
Théodore ne parlait jamais de cette année-là.
Cette année-là… C’était 30 ans après la loi Bonnevay.

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Voter une loi et refuser d'en voter une autre.



Laurent Bonnevay,  refuse le 10 Juillet 1940 de voter la loi constitutionnelle donnant les pleins pouvoirs à Pétain. 

L'honneur des Quatre-Vingt :

Le 10 juillet 1940, dans la salle du théâtre du Casino de Vichy, « l’Assemblée nationale donne tous pouvoirs au gouvernement de la République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain, à l’effet de promulguer, par un ou plusieurs actes, une nouvelle constitution de l’État français ».
Le vote est acquis par 569 voix contre 80.
Dès le lendemain et en s’appuyant sur ce vote du 10 juillet, le maréchal Pétain promulgue les trois actes constitutionnels par lesquels il assure les fonctions de chef de l’État français, définit « la plénitude » de son pouvoir gouvernemental et ajourne les chambres.
 Seuls quatre-vingts parlementaires (cinquante-sept députés et vingt-trois sénateurs), que le général de Gaulle lui-même dénomma « les premiers résistants », se sont opposés à un vote dont la conséquence directe a été la disparition du régime républicain. L'honneur des Quatre-vingts aura été de défendre envers et contre tout la République.