vendredi 10 janvier 2020

L'honnêteté s'affiche - Les chroniques de Thierry Péronnet.


(8-B-170 justice seigneuriale de Montreuil-Bonnin et Latillé) (DSCN 4716 à 4726)

Le 18-07-1729 Joseph JARDEL sieur de la Jouschère sénéchal et juge ordinaire civil et criminel du baillage de la châtellenie de Montreuil-Bonnin et Latillé, après rappel des actes d’une procédure commencée en décembre 1728 pour des faits arrivés le 29-11-1728, condamne Charles GIRAUDEAU à reconnaître Claude LAURENT comme « homme d’honneur non tasché des injures à lui impropres », à passer un acte de reconnaissance devant notaire sous huitaine. De plus le juge permet audit Claude LAURENT de faire afficher cette sentence à la porte de l’église de Benassay un dimanche au frais dudit GIRAUDEAU et condamne GIRAUDEAU à une amende de 100 livres pour dommages et intérêts et à payer 51 livres 11 sols 6 deniers pour les dépens.
Quelles furent les injures qui ont amené à ce jugement ? Qu’a pu dire GIRAUDEAU audit LAURENT qui mérite condamnation ? Le 21-01-1729 Charles-Philippe FORGET procureur fiscal du baillage de Montreuil-Bonnin procède aux interrogatoires des témoins. Jean DAVID 33 ans charpentier de Lauvignière de Benassay dit que le 29-11-1628, sortant de chez GUIONNET, cabaretier à Lavausseau, il vit Charles GIRAUDEAU et Claude fils de Jean LAURENT se disputant et entendit le premier dire « ne sçay tu pas bien que ton grand-père a été pendu » et le traiter de "fripon", le témoin rajoute que le fils LAURENT lui aurait dit 4 à 5 jours après que GIRAUDEAU avait volé à la maison de l’étang après la mort de son père. Autre témoin Jean BICHON, 20 ans, domestique de Jean GIRAUDEAU, meunier du moulin de l’étang, lui, a entendu GIRAUDEAU dire audit LAURENT fils « tu es honneste homme mais tu es de la race des Babaux qui ont été pendus » et il a entendu ledit LAURENT répondre qu’il était « un bougre d’affronteur, de fripon, voleur, coquin et maraud ». Louis RAFFIN 27 ans joueur d’Hautbois de Saubrelusseau de Benassay a entendu GIRAUDEAU dire « tu es de la race des Babaux, ton grand-père a été pendu, ne sçay tu pas bien que la race des Babaux n’a jamais rien valu » et LAURENT fils répondre qu’il était un voleur et qu’il avait volé son père. Simon FRAUDEAU 21 ans journalier de Lavergne de Benassay n’a entendu que LAURENT fils dire que l’autre était « un coquin, un maraud, un fripon, un affronteur » et qu’il avait volé son père. Charles LUSSAULT 33 ans boucher à Lavausseau vit les deux protagonistes assis à une même table chez GUIONNET cabaretier qui se disputaient, LAURENT traitant l’autre de coquin maraud et voleur.

Ce fait divers entraine une question que l’on peut toujours se poser. Est-on responsable des actes de ses aïeux ? Charles LAURENT doit être le fils de Jean LAURENT et Judith BABAULT, mariés en 1706 à St-Didier paroisse de Poitiers. Mais que diantre le grand-père du fils LAURENT a t-il bien pu faire pour mériter d’être pendu ?

Thierry Péronnet. 




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