mardi 9 janvier 2018

Sécurité routière à Rouillé - Les chroniques de Thierry Péronnet - #AD86 - Dossier de Presse.


Au XVIIème déjà la circulation routière est une des premières causes de décès accidentel... 

Justice seigneuriale de Rouillé - AD86 série 8-B liasse 264 
Le 05-03-1680 vers les 5 heures du soir, Pierre POUPIN sénéchal de la châtellenie de Rouillé se rend sur le chemin qui va de Rouillé au village de Laugerie, au coin du bois de Sainsault un corps sans vie a été trouvé. Jacques BRACONNIER fils mineur de feu Pierre BRACONNIER, demeurant chez GUITON de la métairie de Laugerie, vient de mourir la tête enfoncée dans la boue, écrasée par une charrette. Comme il allait bientôt faire nuit, ledit sénéchal fait retirer le cadavre de la vase pour ne pas le laisser ainsi toute la nuit et le fait porter au logis de la Croix-Blanche à Rouillé dans une chambre haute où il est procédé aux investigations dès le lendemain. Le cadavre est vêtu d’un méchant habit de serge maculé de boue, il n’a pas de chapeau, Charles SACHER chirurgien l’examine et constate qu’il n’y a aucune blessure, seulement une contusion allant du « sainsiput jusqu’à la nucle du col » (de l’occiput à la nuque), pouvant provenir d’une chute ou de l’action d’un instrument contendant. Gabrielle MORILLON âgée de 13 à 14 ans fille de François MORILLON hôte* du bourg de Rouillé témoigne. La veille étant aux champs au lieu-dit Sainsault vers les 3 à 4 heures du soir elle vit Jacques BRACONNIER âgé de 15 à 16 ans conduisant une charrette à vide tirée par deux bœufs, elle dit qu’il allait vite, qu’il était assis sur l’aiguille derrière les bœufs « jambe de çà jambe de là », piquant les bœufs un aiguillon à la main et chantant à haute voix. Elle rajoute qu’au bout de l’allée de Saintsault il voulut tourner vers Laugerie mais qu’une roue de la charrette monta sur une butte de terre et que ladite charrette se retrouva alors sens dessus dessous dans un bourbier. Elle vit alors ledit Jacques BRACONNIER tombé la tête la première dans la boue où il s’étouffa. Elle rapporte qu’ensuite elle courut chercher du secours. Louis DOUSSET journalier du bourg de Rouillé témoigne qu’il bêchait dans son jardin près de Sainsault quand la fille de François MORILLON lui dit que Jacques BRACONNIER avait la tête dans la boue, il vit alors ledit BRACONNIER la tête enfoncée dans la boue sous le ranchet** de la charrette et ensuite lui et d’autres personnes relevèrent la charrette. François MORILLON 36 ans hôte du bourg de Rouillé raconte que la veille le fils de la femme du nommé GUITON lui avait apporté des fagots dans une charrette que Jacques BRACONNIER vint chercher, ensuite il fut surpris d’apprendre par sa fille partie garder les brebis que ledit BRACONNIER était mort dans la boue. Quelques jours après Louis MACOUIN, curateur des enfants mineurs de feus Pierre BRACONNIER et de Louise PRIOUX, procède à la vente des biens délaissés par les parents, Jacques BRACONNIER était un des mineurs.

*hôtelier **ranchet : ridelle de la charrette

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