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Maires d’alors, de 1789 à 1793.
1789 va donner à Mr
l’maire ses lettres de noblesse. Le 14
décembre, les municipalités sont instituées par décret : « le chef de
tout corps municipal portera le nom de maire ». Il est élu au scrutin
individuel par les citoyens qui paient des impôts.
Les premiers maires révolutionnaires furent parfois des
pères. C’est au curé du village, que fut confiée la charge de la fonction, le
faisant passer d’un sacerdoce à l’autre, dans une église rebaptisée en maison
du peuple. A Genouillé Picard prête serment,
à Availles, Fradin se dévoue. Les sans-culottes n’en n’ont pas encore trop
après la calotte, le prêtre s’adapte : souvenez-vous Capion venu se marier
à Poitiers pour prouver sa bonne « foi ».
1793. La fièvre mène au délire, la veuve s’installe de place
en place, le vertige gagne dans un torticolis général.
Le comité de surveillance révolutionnaire(CSR) mis en place
à Poitiers tient registre. Sa lecture sidérante, nous livre les arrestations
brutales, les dénonciations honteuses, les hésitations, l’improvisation,
l’ivresse d’une folie destructrice. Le maire du village n’échappe pas aux
poursuites. Bourgouin Latouche à Liaigues, Louis Clément à Smarves, Tribert à Lusignan sont arrêtés sur dénonciation. Inculpés
de rébellion contre-révolutionnaire, un mot suffit à les perdre. La délation
est érigée en devoir civique et point n’est besoin d’électronique pour être sur
écoutes !
Les choses s’arrangent parfois, ainsi Louis Alexandre
Chartre, maire de la Celle-Levescault, dénoncé par ses administrés, sera
acquitté après un court séjour à Poitiers.
Il en va des maires d’alors comme de ceux de la semaine
prochaine. Certains sont aimés, défendus bec et ongles tant par les mégères de
leur village que par leurs maris jaloux. Qu’ils soient nobles, prêtres, ou
arrivés, ils ont su gagner la proximité. Se constituent alors des pétitions,
des comités de villageois, qui montent à Poitiers affronter Planier, et toute
la bande du CSR pour sauver la tête de l’édile de leur village ! D’autres
ont moins de chance, et malgré une innocence manifeste, laissent leur vie dans
cette tourmente.
Brault à Champagné le Sec, Rouillon à Gisay s’en sortent
plutôt bien. Mais Emery Louis Gauvain, maire de Vouneuil sera guillotiné à Paris.
Chronique d’une terreur ordinaire, le registre du CSR est un
précieux outil d’histoire locale. Il a fait l’objet aux ADV, d’un dépouillement
nominatif, et offre la liste des administrés
qui ont eu maille à partir avec la Terreur.
Après un entre-deux
tours où les accords électoraux se tranchent à la lame, souhaitons aux
prochains élus de la Vienne et à leurs administrés, une mandature efficace,
citoyenne et sans prise de tête !
Salut et Fraternité.
Source ADV L464 à 466.
Blog : Chronique d’une terreur ordinaire, lecture
suivie du registre du CSR :
http://lulusorciere-archive.blogspot.fr/search/label/CSR
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