samedi 30 janvier 2010

La Chapelle Roux.




La petite chapelle qui a remplacé l'église de la Chapelle-Roux


Petite chronologie dénominative :
 - 1211 : Dans une lettre du Pape Innocent III, on l'appelle Ecclesia Sancti Petri de Capella Rubea.
 - 1281 : La Chapelle Roye.
 - 1324 : La Chapelle Rouge.
 - 1388 : La Chapelle Roe.
 - 1462 : La Chapelle Rouhe
 - 1474 : La Chapelle Roue
 - 1649 : La Chapelle Roux.
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A la sortie de la forêt de Pleumartin, en se dirigeant vers Chenevelles, on ne tarde pas à apercevoir à un croisement de chemins, en pleine campagne, une toute petite chapelle accolée à un ensemble assez important de bâtiments de ferme disposés en carré autour d'une cour. Ce sont les restes du prieuré-cure de Saint Pierre de la Chapelle-Roux.


Cette paroisse, devenue commune à la révolution, fut rattachée à la commune de Chenevelles le 18 Novembre 1818. L'abbé d'Expilly n'y comptait que 37 feux en 1768 contre 115 à Chenevelles, mais le recensement de 1787 faisait cependant apparaître 324 habitants à la Chapelle-Roux contre 475 à Chenevelles. Il n'y a jamais eu d'agglomération à proprement parler dans la paroisse. L'église solitaire veillait sur un semis de borderies et de métairies dispersé sur tout le territoire. La majeure partie de celui-ci, surtout en bordure de forêt appartenait au marquis de Pleumartin, comme on le voit sur le terrier dessiné en 1791. Le curé de la Chapelle-Roux était nommé par l'abbé de Sainte-Croix d'Angles.
Les paroissiens de la Chapelle-Roux veillaient attentivement sur l'état de leur vieille église. Nous possédons le procès-verbal d'une réunion des habitants du 7 Décembre 1755 qui concerne ce sujet. Convoqués à l'issue de la messe paroissiale, au son de la cloche, à la manière accoutumée, par leur syndic le notaire René Rouger, ils apprennent qu'il reste encore à faire "partie des réparations de leur église tant au clocher qu'à la nef, couverture charpente et massonne". Pour parachever ces réparations dont le gros a donc eu lieu auparavant, ils octroient sans barguigner la somme de 39 livres12 sols aux dénommés George Fyot et Gilles Couchon, charpentier et masson, non sans prendre la précaution de nommer deux experts qui donneront leurs avis avant le payement.
Les paroissiens sont beaucoup plus réticents pour les réparations du presbytère du curé. Le 1er décembre 1763, on voit en effet le curé prieur Denichaire et les habitants mené par leur nouveau syndic, Pierre Poupin, se retrouver chez le  notaire. Ils arrivent à un accord "après avoir conféré et murement réfléchi sur la nécessité qu'il y a de faire réparer la totalité des bastiments du presbytèrede la dite paroisse qui menasse ruine et quelque partie fondue et aussy entretenir l'union, la paix et la concorde qui doit être entre un prêtre et son troupeau".

L'union était en effet loin d'être sans nuage puisque l'on apprend dans la suite que l'on s'est résigné à l'accord "au regard des frais faits dans l'instance commencée entre ledit sieur prieur et ses habitants, laditte instance pendantte au siège royal de Châtellerault". Il est vrai que la note est salée. Les habitants devront débourser 400 livres pour que le curé "quitte et décharge tous lesdits habitants de toutes lesdittes réparations". Et pourtant, trois ans après, tout recommence. De nouveau le curé Denichaire "était sur le point d'actionner lesdits habitants pour les obliger à faire les réparations qui restaient", c'est à dire "une chambre qui est totalement tombée en ruine audit presbytaire et dont ledit prieur ne peut se passer pour se loger et ses domestiques". Les habitants vont encore devoir allonger 199 livres, pour le confort de leur chicanier prieur.
Que reste-t-il aujourd'hui de ces mises de fond ? L'église qui figurait encore sur le cadastre de 1833 a complètement disparu et a été remplacée par une chapelle de taille beaucoup plus réduite construite à la fin du XIXème siècle par les fidèles de Chenevelles. Cette église était de taille assez importante puisqu'elle constituait le quatrième coté  du quadrilatère de batiments que l'on y voit toujours. Accolé à l'église, dans l'angle de la route de Chevenelles et du chemin passant devant l'église, se trouvait le cimetière. On voit toujours le vaste presbytère situé au fond de la cour et donnant à l'arrière sur le grand verger du curé. Les autres bâtiments étaient des "aisances", écurie, grange, remise.

Sur cette copie du cadastre de 1833 de la commune de Chenevelles, on voit le plan schématique de l'ancienne église de la Chapelle-Roux, à une croisée de chemins marquée par une mare ronde. On remarque le cimetière à droite et l'imposant presbytère avec ses servitudes qui subsistent toujours autour de la vaste cour. Cette copie a été levée au moment où on a rasé les vestiges de l'ancienne église pour la remplacer par la modeste chapelle actuelle, dont le plan en élévation on ne peut plus simple, figuré en haut à droite, se trouve dans le même dossier des archives de la mairie de Chenevelles.


Texte rédigé par l'abbé Ouvrard, curé de Chenevelles.
Grâce à vos commentaires on aura peut-être ...Un p'tit plus pour le tout !



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