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jeudi 27 mars 2014

Maires d'alors de 1789 - Lulu Sorcière Archive dans Centre Presse - 27/03/2014

Source AD 86 - Pour bien visualiser l'image, cliquez droit et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

 Maires d’alors, de 1789 à 1793.
1789 va donner  à Mr l’maire ses lettres de noblesse.  Le 14 décembre, les municipalités sont instituées par décret : « le chef de tout corps municipal portera le nom de maire ». Il est élu au scrutin individuel par les citoyens qui paient des impôts.
Les premiers maires révolutionnaires furent parfois des pères. C’est au curé du village, que fut confiée la charge de la fonction, le faisant passer d’un sacerdoce à l’autre, dans une église rebaptisée en maison du peuple. A Genouillé  Picard prête serment, à Availles, Fradin se dévoue. Les sans-culottes n’en n’ont pas encore trop après la calotte, le prêtre s’adapte : souvenez-vous Capion venu se marier à Poitiers pour prouver sa bonne « foi ».
1793. La fièvre mène au délire, la veuve s’installe de place en place, le vertige gagne dans un torticolis général.
Le comité de surveillance révolutionnaire(CSR) mis en place à Poitiers tient registre. Sa lecture sidérante, nous livre les arrestations brutales, les dénonciations honteuses, les hésitations, l’improvisation, l’ivresse d’une folie destructrice. Le maire du village n’échappe pas aux poursuites. Bourgouin Latouche à Liaigues, Louis Clément à Smarves, Tribert  à Lusignan sont arrêtés sur dénonciation. Inculpés de rébellion contre-révolutionnaire, un mot suffit à les perdre. La délation est érigée en devoir civique et point n’est besoin d’électronique pour être sur écoutes !
Les choses s’arrangent parfois, ainsi Louis Alexandre Chartre, maire de la Celle-Levescault, dénoncé par ses administrés, sera acquitté après un court séjour à Poitiers.
Il en va des maires d’alors comme de ceux de la semaine prochaine. Certains sont aimés, défendus bec et ongles tant par les mégères de leur village que par leurs maris jaloux. Qu’ils soient nobles, prêtres, ou arrivés, ils ont su gagner la proximité. Se constituent alors des pétitions, des comités de villageois, qui montent à Poitiers affronter Planier, et toute la bande du CSR pour sauver la tête de l’édile de leur village ! D’autres ont moins de chance, et malgré une innocence manifeste, laissent leur vie dans cette tourmente.
Brault à Champagné le Sec, Rouillon à Gisay s’en sortent plutôt bien. Mais Emery Louis Gauvain,  maire de Vouneuil  sera guillotiné à Paris.
Chronique d’une terreur ordinaire, le registre du CSR est un précieux outil d’histoire locale. Il a fait l’objet aux ADV, d’un dépouillement nominatif, et offre la liste des  administrés qui ont eu maille à partir avec la Terreur.
 Après un entre-deux tours où les accords électoraux se tranchent à la lame, souhaitons aux prochains élus de la Vienne et à leurs administrés, une mandature efficace, citoyenne et sans prise de tête !
 Salut et Fraternité.

Source ADV L464 à 466.
Blog : Chronique d’une terreur ordinaire, lecture suivie du registre du CSR : http://lulusorciere-archive.blogspot.fr/search/label/CSR
  

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